GET OUT

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Réalisé avec un budget de 4,5 millions de dollars, Get out en a rapporté pas moins de 160, ce qui a fait de lui un des plus gros cartons au box office américain de 2017. Le film a conquis le public mais aussi la critique qui a salué avec un même enthousiasme les premiers pas de metteur en scène de Jordan Peele, plus connu comme l’une des moitiés du duo comique Key et Peele.

Get out n’est pas une franche comédie mais ne se prive pas d’intégrer une bonne dose d’humour à son intrigue à fort suspense proche de l’horreur. Et comme le veut le genre, le réalisateur déroule son récit dans une maison isolée au coeur de la nature où se rend un jeune couple.

D’ailleurs le week-end commence mal pour Chris et Rose. Un chevreuil a la mauvaise idée de se projeter sur le capot de la voiture qui les mène chez les parents de Rose. Un signe dissuasif de plus pour Chris, pas très chaud à l’idée d’aller dans la belle-famille blanche sans que Rose ne leur ait dit qu’il est noir. Le pressentiment de Chris n’est pas infondé et d’autres éléments inquiétants vont survenir. Frissons garantis ! Mais tout en reprenant les codes du cinéma de genre? Get out s’attaque à la question du racisme aux Etats-Unis de façon originale et convaincante.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES FEMMES DE STEPFORD (Un film d'horreur dont la construction dramatique a inspiré le réalisateur Jordan Peele) ou encore DEVINE QUI VIENT DINER (Une même situation initiale : une jeune femme blanche présente à ses parents "libéraux" son fiancé noir).

Jordan Peele explique que l’idée de Get out lui est venue au moment de l’élection d’Obama à la présidence des Etat-Unis. A ce moment-là, les gens ont cessé de parler de racisme parce qu’ils avaient le sentiment que le problème venait d’être résolu. En fait, ils feignaient de croire que c’était réglé. Or le racisme ce « monstre américain », comme le nomme le cinéaste, n’était pas enterré. Quand le jeune Trayvon Martin a été assassiné en Floride et que le pays a soudain été interpellé, tout le monde s’est remis à parler des questions raciales et son scénario a évolué, passant d’un récit en forme de signal d’alarme à une histoire héroïque.

Jordan Peele est un mordu total de film d’horreur. A l’adolescence, sa collection de  VHS s’élevait à 300 titres ! Incollable sur les classiques comme les plus obscures séries Z, il avait en tête une multitude de références. Avant de se lancer dans Get out, le réalisateur a revu La Nuit des morts-vivants dont le héros est noir et, une fois de plus, il s’est étonné -que depuis 1968 aucun autre film d’horreur américain n’ait traité la question raciale alors que c’est le sujet de société numéro 1. Scream est aussi une source d’inspiration pour le cinéaste : il aime son équilibre entre la tension d’un côté et la légèreté de l’autre qui, loin de nuire au réalisme, le renforce. Pour la structure et l’efficacité dramatique Jordan Peele revendique comme modèle Les Femmes de Stepford un film de 1975 d’après Ira Levin l’auteur du roman Rosemary’s baby.

Au départ, le réalisateur ne voulait pas confier le rôle de Chris au britannique Daniel Kaluuya, vu dans la série Skins et dans Sicario de Denis Villeneuve. Il tenait à ce que le personnage soit  interprété par un acteur afro-américain. Mais une conversation par Skype avec Kaluuya l’a convaincu qu’il serait certainement à la hauteur de la tâche d’autant que le propos de Get out est en fait universel. A titre personnel, Daniel Kaluuya a d’ailleurs poursuivi en justice la police londonienne qui l’avait agressé en l’accusant à tort de trafic de drogue. L’acteur a quand même passé un essai et là Jordan Peele n’a plus hésité une seconde. Un choix très sûr puisque sa prestation a valu au comédien le Prix « nouvelle génération » lors de la cérémonie des MTV Movie and TV Awards.

Des bienfaits de ne pas trop se renseigner sur un film... Je suis allée voir Get out en pensant qu'il s'agissait d'une comédie, portant sur le racisme aux Etats-Unis. Pas sûr que le terme de "comédie" soit le plus approprié. En tout cas, j'ai bien fait de ne pas plus me renseigner ...

C’est bien connu, rien de tel pour légitimer un film de série B que d’expliquer aux snobs ses strates contestataires ou vitriolées : par le petit bout de la lorgnette d’un thriller ou d’un film d’horreur, on aborderait ainsi, par les masses et pour elles, ce que le ...

Wahou ! C'est que c'était bien, finalement, Get Out ! Behind est soulagé car il craignait d'avoir payé sa place pour un pamphlet politique qui aurait dépassé son genre de départ, que le masqué apprécie beaucoup. Mais non, heureusement, Jordan Peele n'emprunte pas ce genre ...