GOLDEN DOOR

en VOD

Des hommes, des femmes, des enfants, venus des régions les plus ingrates de Sicile se dirigent vers la Terre Promise. Il y aura beaucoup d’élus mais pas tous et certains devront renoncer à une partie de leur identité et de leurs croyances.

Golden door d’Emanuel Crialese raconte un épisode de l’émigration italienne massive vers les Etat-Unis. Ce film italien, bien sûr, est sorti en 2006 et son titre fait allusion à la porte d’entrée de l’Amérique: New York bien sûr, mais plus prosaïquement Ellis Island où l’on parquait, triait et interrogeait les va-nu-pieds venus tenter leur chance dans ce Nouveau Monde.

Le film est porté et déporté par de grandes foules dont chaque figurant a été choisi par le réalisateur. Mais il est incarné par un couple: Vincenzo Amato, acteur fétiche du cinéaste, et Charlotte Gainsbourg en rousse anglo-saxonne. Et maintenant, embarquez, la traversée sera longue.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GOOD MORNING BABILONIA DE PAOLO ET VITTORIO TAVIANI (1987) (Un film important sur l'immigration italienne aux Etats-Unis au travers du destin de deux hommes qui échouent à Hollywood. Après bien des épreuves leur savoir faire d'artisan leur permettra d'entrer dans l'usine à rêve et travailler avec le grand Griffith.) ou encore LE PARRAIN DE FRANCIS FORD COPPOLA (1972) (Au-delà de la saga mafieuse, c'est de l'histoire des Italiens de New York qu'il s'agit. Les Corleone incarnent ces familles siciliennes qui pour protéger Little Italy de la violence, du racisme ou des gangs rivaux devinrent des tyrans et des exploiteurs de leur propre compatriotes.).

Pour son troisième film le sicilien Emanuele Crialese a d’abord puisé dans son expérience personnelle. Certes il fut à l’université de New York un immigré de luxe mais il a pu expérimenter la sensation singulière d’appartenir à la double culture. Il a construit son film sur des faits historiques: entre 1860 et 1920 quelques 4,5 millions d’italiens émigrèrent aux USA. Pour écrire son scénario le cinéaste a préféré aux livres d’histoire l’étude de milliers de lettres expédiées par ses compatriotes. Il lui a fallu par ailleurs une année d’étude pour bien comprendre les mécaniques humaines et administratives d’Ellis Island où l’on triait les nouveaux immigrés.

Jusqu’au Lion d’argent à Venise 2006, le film s’intitulait Nuovomondo Nouveau monde donc… Son tournage s’est effectué en Sicile puis à Buenos Aires où était réservé un navire qui n’était plus là… au moment des prises de vue. Il fallut en trouver un autre et le cinéaste du alors se battre avec une production quelque peu désinvolte. Puis il affronta son opératrice Agnès Godard pour des raisons de prise de pouvoir sur la caméra. Pendant ce temps l’actrice Aurora Quattrocchi -celle qui joue la mère- semait la terreur sur le plateau en maternant toute l’équipe. Le cinéaste l’avait recrutée sur un marché de Palerme où elle chantait pour vanter ses produits…

Ah le cinéma italien peut se targuer d'avoir actuellement un immense metteur en scène, bourré de talent, qu'est Emanuele Crialese. Si, personnellement, Respiro avait été une énorme claque, je me demandais comment le cinéaste allait pouvoir assumer la suite de sa carrière ...

J'ai découvert ce film par hasard, et je ne m'attendais pas à un tel choc. Visuel tout d'abord. L'image est superbe et sa composition est surprenante et magnifique. Les plans toujours serrés laissent peu de place aux décors. On ne voit d'un bateau qu'un ...

Le cinéma italien sans atteindre le niveau et la qualité de production des années 60 et 70 semble trouver un nouveau souffle grâce à une vague de jeunes réalisateurs tous autant inspirés que leurs prédécesseurs. Emanuele Crialese s’inscrit dans cette veine. Avec Golden ...