HARRY BROWN

en VOD

Il y a les vieux messieurs dignes et ceux qu’il  vaut mieux ne pas chercher. Harry Brown appartient à cette dernière catégorie et sous ses yeux de saurien c’est une certaine idée de l’Angleterre qui se délite, où la rue est une jungle livrée aux ultimes prédateurs. « Harry Brown » de Daniel Barber s’inscrit dans un genre  souvent décrié,  le vigilante movie. En français ça sonne plus beauf quand on le traduit par film de vigile. Si l’on cherchait une noble référence ce serait le western avec les films de régulateurs, quand un pistolero exerce la loi du talion dans la ville corrompue. C’est le grand Michael Caine,  77 ans, qui porte le flingue dans cette œuvre excédée. Papy,malgré l’arthrite, sous la caméra de Daniel Barber, chevauche l’ordre ancien.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GRAN TORINO DE CLINT EASTWOOD (2008) (Clint Eastwood est le cousin américain de Harry Brown. Il incarne un vétéran pas très fréquentable, yankee frustré et raciste qui finalement va protéger un jeune asiatique contre les gangs.) ou encore TAXI DRIVER DE MARTIN SCORSESE (1976) (Probablement le plus grand des "vigilante movies" moins parce qu'il prône une forme de légitime défense que par la minutieuse description du délabrement psychique et l'obsession morale d'un individu.).

Harry Brown est un film qui utilise les moyens de la violence pour dénoncer la violence. C’est un tout cas le discours de Daniel Barber son réalisateur qui ne se prend pas pour l’inspecteur Harry. Ce premier long métrage après une carrière à tourner des pubs s’appuie sur l’écrasante personnalité du parrain Michael Caine pour qui le film a été conçu. C’est même un troublant raccourci pour la star qui a grandi non loin des lieux de l’action à Aylesbury Estate dans le South east de Londres qui fut une des plus grandes cités d’europe. Selon la légende Caine y aurait fréquenté un gang, dans les années 50 du temps où il s’appelait encore Maurice Joseph Micklewhite et après qu’il soit revenu barouder de Corée. Le cinéaste dans un souci de vérisme a fait appel à des jeunes du quartier pour des seconds rôles, lesquels lui ont régurgité le texte dans le sabir local. La plupart sont des amateurs trouvés dans les pubs et les clubs de boxes des quartiers plus ou moins bien famés de Londres. Il y avait aussi des flics sur le plateau, moins pour le protéger que pour jouer les conseillers techniques et approcher au plus près des mœurs des délinquants contemporains. Au moment de sa sortie Harry Brown créa un véritable scandale en Angleterre et fut étrillé par la critique. On lui reprochait de faire l’apologie d’une justice expéditive, vieille lune idéologique, opposée à tous les vengeurs contemporains. Caine monta au front et expliqua qu’il venait de la classe ouvrière et qu’il trouvait légitime qu’on évoque la peur des gens âgés abandonnées par l’Etat dans les quartiers chauds. Si c’est pour lui un film testament, alors il sera mort droit dans ses bottes.

Si vous êtes un de ces bien-pensants bien à l'abri dans un quartier chic et tranquille qui pensent que vouloir régler le problème de l'insécurité par une manière radicale et efficace est forcément une idée d'extrême-droite, alors passez votre chemin... Sinon, ce film ...

Harry Brown pourrait très bien se dérouler en 2062, dans une France entièrement ghettoisée car bradée à l'État Islamique et aux gangs urbains affiliés. Libellool, alors âgé de 76 ans, écœuré que son petit-fils ait rejoint la milice socialo-communiste de Daech et que ...

Introduction. Deux jeunes en scooter roulent à toute vitesse, tournent autour d'une femme qui promène son bébé dans un couffin, tirent dans le couffin, tirent sur la femme, repartent à toute vitesse et se prennent un camion dans la gueule. Cut. Harry Brown (Michael Caine, ...