HISTOIRES DE SEXE(S)

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Ovidie et Jack Tyler souhaitaient à l’origine que leur Histoires de sexe(s) sortent au moins dans deux ou trois salles. Mais la censure, décidément intraitable, en a décidé autrement, et classé le film comme pornographique.

Comédie de moeurs agrémenté de séquences hards, Histoires de sexe(s)  montre en parallèle deux dîners ou des hommes et des femmes racontent leurs aventures sexuelles et amoureuses respectives. Le film détaillant la psyché de tous ces personnages et leurs rapports au sexe. Coté mecs : un amant discret, un machiste réactionnaire, un introverti et un échangiste. Coté girls : une quadra divorcée, une frustrée, une autre échangiste et une fille qui aime faire l’amour en version fast.


Si pour un porno traditionnel le taux de décrochage est statistiquement de 12 minutes, comme le précise Ovidie, Histoires de sexe(s) permet au spectateur de ne pas lâcher prise puisque le film n’a pas comme vocation première d’être masturbatoire. Histoires de sexe (s) se voulant être de la pornographie équitable. Avec une représentation énamourée de la sexualité ou les caresses sont autant importantes - si ce n’est plus - que les coïts, ou la sensualité des corps n’est jamais factice et ou les protagonistes ont tous des physiques assez communs. Ovidie et Jack Tyler ont ainsi travaillé en amont avec leurs  acteurs et actrices, comme Nomi, Lou Charmelle, Phil Holliday et Sébastien Barrio, quatre stakhanovistes du porno gaulois qui prouvent ici leurs talents de comédiens. Bref, un porno non porno mais un peu porno quand même montrant une sexualité totalement normalisée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver INFIRMIÈRES DU PLAISIR (Un porno français vintage des années 80 avec la magnifique Olinka Hardiman, sosie de Marilyn Monroe.) ou encore LOVE (Une comédie dramatique de moeurs ou le réalisateur Gaspar Noé intègre des séquences hards en accord avec le sujet du film).

Avec John B Root, Ovidie et Jack Tyler, sont probablement les meilleurs représentants des bons pornos made in France ou l’envie de cinéma et de raconter des histoires se font sentir dans chaque séquence de leurs films. D’où leur association pour mettre en scène ensemble Histoire de sexe(s). 

Hardeuse très demandée dans la première moitié des années 2000, Ovidie, née en 1980 à Lille, n’a eu de cesse, depuis qu’elle arrêté sa carrière d’actrice X, de traiter de la sexualité à travers des livres (comme “Porno Manifesto”)  des articles (publiés dans “Union” ou “New Look”) des émissions radio (sur Oui FM), des documentaires (comme “A quoi rêvent les jeunes filles” diffusé dans le cadre de l’émission “Envoyé Spécial”), des reportages (comme “Rhabillage” produit par Jean Jacques Beineix et qui a été suivi par cinq millions de téléspectateurs sur France 2) et des films coquins comme Pulsion, Orgie en noir ou Infidélité. Ovidie partage donc avec  Jack Tyler une haute idée de la pornographie qui n’est pas pour eux spécialement quelque chose de salace.

Ainsi, Jack Tyler a aussi réalisé des films X un peu différents comme Sanctuaire, hommage hard à Apocalypse Now et les Proies de Don Siegel ou le quasi romantique One Night Sex qui explore avec un certain tact sensuel les mystères de la libido féminine. Tyler qui a par ailleurs déclaré : Je pense que le sexe, qui n’est pas un spectacle de foire, est bien plus subversif quand il émane du quotidien. Et Histoire(s) de sexe le prouve amplement.