S'il est un lieu commun, c’est d'affirmer que le cinéma fantastique ou d'horreur à la française n'existe pas. Et s'il est un lieu commun discuté, c'est bien aussi celui-ci. Car d'une part il est vrai qu’à la différence des allemands dans les années 20, des américains dans les années 30 et des anglais dans les années 60, nous, français pouvons difficilement nous prévaloir d'un âge d'or, quoique ! A force d'invoquer un désert, on finit par y découvrir des oasis, un Franju par ci (les yeux sans visage, un Abel Gance par là (la fin du monde), du Jean Cocteau, du Richard Pottier, du Jean François Davy, du Jean Rollin, bref une succession de tentatives qui, si elles ne constituent pas vraiment un courant, n'en sont pas moins des exemples démentant l'indignité nationale en la matière. Et puis il y a une jeune génération aujourd'hui aux commandes, celle qui a grandi en voyant et en admirant les films de Dario Argento ou de George Romero, celle qui n’a pas peur des lieux communs et qui se lance dans l'entreprise la tête haute. Des noms ? En vrac Xavier Gens, Pascal Laugier, Lucie Hadzihalilovic, Christophe Gans, Doug Headline, Yannick Dahan, Lionel Delplanque, Franck Richard... Mais il est bien beau de citer des personnes, encore faut il parler des films et c'est ce à quoi le bistro dit de l'horreur s'attelle aujourd'hui pour ouvrir le dossier. Et parler de films naturellement ! Bardés de la programmation FilmoTV, François Cognard, Erwan Chaffiot et Christophe Lemaire sont désormais accoudés au comptoir et prêts à échanger, voir polémiquer, sur un sujet qui – attention- peut parfois fâcher...