HUMAN CAPITAL

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1er conseil avant de voir le film de Marc Myers : ne vous enfuyez pas en croyant assister à un pesant cours d’économie à forte connotation lénino-marxiste... Non, restez et écoutez ma seconde recommandation : gardez une boite de mouchoirs à proximité de votre fauteuil car « Human capital », (« Le capital humain »), porte formidablement son titre...

Voici la tragique histoire de deux jeunes gens, fous amoureux. Une passion qui se heurte à un obstacle de taille : leurs familles ne sont pas du tout issues du même milieu social et cette différence de rang pose vite problème, jusqu’au jour où un drame va bouleverser les choses irrémédiablement... Dans la douleur, chaque clan va devoir accepter de se rapprocher de l’autre, oubliant ses préjugés ou ses complexes...

Marisa Tomei, Liev Schreiber, Peter Sasgard et d’autres donnent corps à cette chronique souvent émouvante tirée du roman de Stephen Amidon, publié en 2005 et déjà porté à l’écran 8 ans plus tard par l’italien Paolo Virzi sous le titre « Les opportunistes »...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WEST SIDE STORY (Deux famille rivales, deux jeunes gens amoureux, le drame qui rôde sournoisement...) ou encore LA DENTELLIERE (La classe sociale peut-elle être un obstacle définitif à l'amour ? Claude Goretta comme Marc Meyers livrent deux versions sombre du problème...).

Quand la richesse du cœur se heurte à celle du patrimoine... C’est le principe très Shakespearien du film « Human capital ». Cette thématique de l’amour essayant de transcender la différence de classe face aux obstacles les plus infranchissables avant d’échouer dans la tragédie hante toute l’œuvre du divin Richard comme « Romeo et Juliette », dont le cinéma s’est d’ailleurs goulument emparé dès 1908. Une vingtaine d’adaptations dont celle de George Cukor en 1936, celle de Franco Zeffirelli en 1968, celle de Baz Lurhman avec le couple Leonardo Di Caprio-Claire Danes en 1996, sans oublier bien attendu les produits dérivés du texte original dont « West side story », la comédie musicale de Robert Wise en 1961, est le plus bel exemple, inspirant à Steven Spielberg l’idée d’un remake 50 ans plus tard...

Mais la lutte des classes peut également se compliquer encore face à des catastrophes. Ainsi dans « Titanic » de James Cameron en 1997, l’amour déjà compliqué entre la très bourgeoise Rose et le très prolo Jack va se fracasser certes au mur des préjugés mais aussi contre celui d’un iceberg géant. Quand la fracture sociale éventre le plus grand paquebot du monde... « Out of Africa » de Sydney Pollack en 1986, avec Meryl Streep et Robert Redford, ne raconte pas autre chose que le naufrage d’un amour, celui de la belle héritière Karen Blixen et du beau chasseur d’éléphants Denys Finch Hatton. Une baronne et un roturier jetés dans la fournaise des sentiments et de l’adultère au milieu du Kenya...

Dans « L’amant » de Jean-Jacques Annaud en 92, adapté du roman de Marguerite Duras, une jeune française ruinée tombe sous le charme sensuel d’un riche chinois, tous deux sachant très bien que leur passion sera éphémère et taboue... En 1988 dans « Quelques jours avec moi », Claude Sautet dressait lui le portrait cruel d’un PDG mal dans sa peau, Daniel Auteuil, allant se ressourcer à Limoges et demandant à une jeune provinciale, Sandrine Bonnaire, de jouer le rôle de sa compagne, avant de se laisser prendre à ce jeu dangereux...

L'intrigue est prenante car particulièrement bien ficelée bien aidée sans aucun doute par un matériau de base prenant. Le point fort réside aussi dans les personnages bien croqués, dont on comprend les desideratas sans que ce soit trop explicatif, et qui sont tous exceptionnellement ...