HUMAN NATURE

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Au départ, Human nature était juste un scénario de Charlie Kaufman considéré comme impossible à tourner par Hollywood. Mais, en 1999, un réalisateur, Spike Jonze, prouva, avec Dans la peau de John Malkovich, qu’il était tout à fait possible de faire un film - et quel film ! - avec un scénario dingue, absurde et délirant, de Kaufman. Ce fut même Spike Jonze qui conseilla un certain Michel Gondry, déjà connu pour sa réalisation de clips, de mettre en scène Human Nature, l’histoire d’un trio très particulier : un sauvage élevé par un homme convaincu d'être un singe, et qui a une tendance certaine pour la masturbation ; un scientifique obsédé par les bonnes manières et qui tient à apprendre à des souris à utiliser la bonne fourchette à table ; et une jeune femme atteinte d'un dérèglement hormonal qui lui donne une pilosité particulièrement développée ! A se demander où est la nature humaine là dedans…

Nature contre culture plus pas mal de névroses : voilà le programme de ce film-OVNI constamment surprenant. Faut-il ramener à la civilisation un homme-singe et est-il possible de le transformer en vrai gentleman ? La question, avec Kaufman et Gondry, prend des tournures plus hilarantes que philosophiques et les gags font mouche grâce à l’épatant Rhys Ifans, vu plus tard, entre autres, sur le bateau de Good Morning England. Pour son premier long métrage, Gondry se montre déjà très inventif et concocte un épilogue cruel, loin de la morale attendue : attention, faire le singe, c’est aussi se moquer des hommes… 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GREYSTOKE, LA LÉGENDE DE TARZAN DE HUGH HUDSON (Nettement moins d'humour mais du souffle épique et le même thème : comment civiliser (ou pas) un être sauvage qui a grandi parmi les singes. LE rôle qui révéla Christophe Lambert.) ou encore LA PLANÈTE DES SINGES : LES ORIGINES DE RUPERT WYATT (Un laboratoire, des scientifiques et les rapports entre animalité et humanité : ce "prequel" est un blockbuster d'une intelligence rare avec la performance saisissante d'Andy Serkis dans le rôle du chimpanzé par lequel tout commence ...).

Comment Michel Gondry, le petit Frenchy, devint-il l’enfant terrible d’Hollywood qui finit même par le mettre aux commandes d’un film de super héros, The Green Hornet en 2011 ? Il était une fois un jeune Versaillais né dans les années 60 qui aimait les centres commerciaux, les jouets et la musique. Il devient batteur de Oui Oui, un groupe pop, et comme il aime aussi l’animation, il s’occupe de la réalisation des clips. Ses drôles de clips bricolés avec des bouts de ficelle et des couleurs vives sont remarqués par une certaine Björk, particulièrement enthousiasmée par ceux où l’on voit les coups de ciseaux, où ça saute entre chaque plan. Entre 1993 et 1997, ils réalisent six clips où l’univers joueur et onirique du cinéaste est déjà évident.

Gondry a envie de cinéma, mais la France, frileuse par rapport à son univers, le boude. Ce sera l’Amérique. A Hollywood, il trime d’abord dix-huit mois sur une adaptation du Frelon vert qui finira au placard… avant de resurgir bien des années plus tard. Hollywood, aussi, reste circonspect devant ce farfelu bricolo passionné de l'animation des pays de l'Est, de Jacques Tati et de Georges Méliès. Heureusement, de jeunes cinéastes aussi dingues que lui pointent leur nez, comme Spike Jonze qui présente à Gondry un scénariste aux idées bizarroïdes, Charlie Kaufman. Gondry lui parle d’une histoire que lui a soufflée un ami plasticien français : un type qui veut littéralement – et cliniquement – effacer de sa mémoire la petite amie qui l'a largué. Mais, comme on n’écrit pas Eternal Sunshine of the Spotless Mind (dont le titre était Memory à l'époque) en deux secondes, Gondry a le temps de s’entraîner à la mise en scène avec Human Nature, le scénario de Kaufman dont personne ne voulait…

Je ne crois pas que le film se prenne au sérieux un seul instant, pour moi les réflexions philosophiques ne sont qu'un prétexte au film et les créateurs les tournent autant en ridicule (cfr la fin du film) que l'obsession de Nathan pour les bonnes manières. Pour moi c'est ...

Premier film de Gondry seul, avec (excusez-moi du peu) Charlie-Dans la peau de John Malkovich-Kaufman au scénario. Duo de choc oblige, le film est un pur ovni cinématographique. Alors par contre, ovni dans tous les sens du terme : étrange, bizarre, pas forcément logique, compréhensible ...

Dans ce premier film de Gondry on reconnaît beaucoup plus la patte du scénariste Charlie Kaufman que celle future du réalisateur. Le film est plutôt réussi et amusant même s'il ne pose pas le problème jusqu'au bout (c'est quoi cette fin ?). Human Nature s'avère plus un ...