HUNGRY HEARTS

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C’est parce qu’il avait été profondément marqué par la lecture du roman de Marco Franzoso, il Bambino indaco, "e Bébé indigo", que Saverio Costanzo, cinéaste italien de 40 ans, déjà auteur, notamment, de la Solitude des nombres premiers en 2010, se mit à écrire le scénario de ce qui allait devenir : Hungry Hearts.

Rédigé en sept jours seulement et tourné ni en 35 mm, ni en numérique, mais en super 16, par un réalisateur également cadreur, Hungry Hearts met en scène Jude et Mina – un jeune Américain fâché avec sa mère et une orpheline italienne installée à New York – qui, victime d’un cocasse coup de foudre, vont se marier et, très vite, attendre un bébé, qui va profondément bouleverser leur idyllique relation.

En effet, persuadée que ce bébé est parfaitement unique, Mina va vouloir le protéger du monde extérieur, d’une façon absolument obsessionnelle. Je ne vous en dis pas plus, si ce n’est que, l’idoine commission de Centre National du Cinéma et de l’image animée autorisa Hungry Hearts à tous les publics, précisant tout de même que « certaines scènes peuvent heurter la sensibilité du jeune public ». Vous voilà prévenus !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ROSEMARY’S BABY (1968) (Jeunes mariés, eux aussi, Rosemary et Guy ne se doutent pas, eux non plus, que leur bébé bouleverserait, à ce point, leur quotidien...) ou encore JUNO (2007) (Un (très) jeune couple et l’arrivée d’un petit bébé. Là aussi, ça change tout !).

"Petit film, grand moment", lança Eric Neuhoff du Figaro ; film "brillamment réussi", confirma Annie Coppermann des Echos ; "dans le sillage des premiers Polanski", ajouta David Fontaine du Canard enchaîné. Malgré une presse unanimement élogieuse, Hungry Hearts passa relativement inaperçu lors de sa sortie hexagonale en février 2015. Pourtant, six mois auparavant, il avait fait sensation à la 71e Mostra de Venise, où le jury, présidé par le musicien français Alexandre Desplat, attribua la prestigieuse Coupe Volpi à ses deux interprètes : Alba Rohrwacher et Adam Driver. Si l’on avait déjà vue Alba Rohrwacher dans la Solitude des nombres premiers, le troisième long métrage de Saverio Costanzo, et dans les Merveilles, de sa sœur Alice Rohrwacher, c’est grâce à la télévision que l’on découvrit Adam Driver, le petit copain de l’héroïne de Girls, l’américaine série post-adolescente, dont le premier épisode fut diffusé sur HBO en avril 2012.

Adam Driver n’avait entamé sa carrière d’acteur qu’après s’être engagé dans les Marines, suite aux attentats du 11 septembre 2001. Blessé avant de partir pour l’Irak, il revint à la vie civile, décidant, alors, de fréquenter des cours d’art dramatique newyorkais, où il se fit assez vite remarquer. Avant que Saverio Costanzo ne lui propose le film que vous venez de voir, il était apparu à Broadway aux cotés de Frank Langella et (brièvement) au cinéma, notamment en garagiste dans J. Edgar de Clint Eastwood et en télégraphiste dans Lincoln de Steven Spielberg. Après Hungry Hearts, c’est J.J. Abrams qui devait le diriger dans le Réveil de la Force, l’épisode VII de la saga Star Wars.

Bien que le roman dont il s’inspira se déroule en Italie et qu’il est lui-même né à Rome (en 1975), Saverio Costanzo situa l’action de son film à New York, une ville où il avait longuement séjourné après ses études. Il y réalisa même un documentaire consacré au quotidien d’un café de Brooklyn. C’est donc parce qu’il connaissait bien New York qu’il choisit d’y tourner Hungry Hearts, afin que ses personnages, expliqua-t-il, "évoluent dans une mégalopole violente où ils puissent se perdre et ressentir de la solitude". Il expliqua également que, comme Mina son héroïne, New York possède plusieurs visages. A la fois "étincelante, fascinante et accueillante" la Grosse Pomme peut, aussi, être "bruyante, nauséabonde et violente".

On flirte avec la perfection : une écriture soignée, un scénario tragique, une réalisation maîtrisée et deux comédiens grandioses. Un thriller psychologique qui sait nous emmener au bout de nos émotions pour mieux nous cueillir à la fin, on termine à terre avec Mina. « ...

Pour son quatrième long-métrage, Saverio Costanzo retrouve Alba Rohrwacher, présente dans son précédent film « La solitude des nombres premiers », en adaptant le roman de Marco Franzoso « Il Bambino Indaco« . Une comédie romantique en apparence, devenant un huis-clos ...

Pour être franc, cet Hungry Hearts n'était pas vraiment à mon programme. J'avais eu du mal avec le précédent film du réalisateur La solitude des nombres premiers. Mais j'aime beaucoup Alba Rohrwacher, et avec son partenaire ils ont obtenu un double prix d'interprétation ...