IDIOCRACY

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Créateur, en 1993, de la célèbre et très inattendue série d’animation Beavis et Butt-Head, Mike Judge passa à la réalisation de film en prise de vues réelles en 1999, avec 35 heures, c'est déjà trop, une comédie, également très inattendu, sur le monde du travail. Idiocracy, tourné en mai 2004, est donc son deuxième long métrage.   

Et là, c’est l’Amérique toute entière – voire l’ensemble de nos pays industrialisés – que Mike Judge fustige, en nous donnant à voir notre monde, tel qu’il sera dans 500 ans. Et c’est pas joli-joli ! Cryogénisés dans le cadre d’une mission militaire top secrète, Joe, un Américain tout ce qu’il y a de plus moyen, et Rita, une dame de petite vertu (et de petit Q.I.), sont – pour des raisons que je vous laisse découvrir – malencontreusement oubliés dans leur caisson glacé !

Ils ne se décongèleront qu’en 2500 et des poussières, au cœur d’une Amérique très poussiéreuse, justement, envahie d’ordures dangereusement empilées et victime d’un abrutissement général de sa population. D’ailleurs, son vocabulaire terriblement appauvri à laissé place à une cocasse novlangue orwellienne, symbole d’une intelligence collective en totale décrépitude. L’humour potache de cette distrayante comédie ne l’empêche pas d’être, également, une critique aussi sagace qu’acerbe de nos sociétés contemporaines.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HIBERNATUS (1969) (Accidentellement congelé en 1905, Paul Fournier (25 ans) revient à la vie en 1969, avant de décider, par lui-même, de se faire cryogéniser !) ou encore 2081 (CHANDLER TUTTLE, 2009) (Adaptation d’une nouvelle de Kurt Vonnegut, ce court métrage (25 min) dresse le portrait apocalyptique d’une société toujours tirée vers le bas.).

C’est à l’époque où il produisait et réalisait les nombreux épisodes de Beavis et Butt-Head (197 épisodes en 4 ans) que Mike Judge imagina l’histoire de ce militaire décongelé 500 ans après sa cryogénisation et découvrant à quelles sombres extrémités la folie de nos sociétés industrielles avait conduit l’humanité. Décidé à en faire un film, il s’attela à l’écriture de celui-ci en compagnie de son ami Etan Cohen. Attention, pas de confusion, il ne s’agit pas de « Ethan Cohen », le frère de Joel, mais de « Etan Cohen » – sans « h » à Etan –, déjà scénariste des Rois du Texas, autre série animée de Mike Judge, et futur scénariste de Madagascar 2 et autre Men in Black 3.

Une catastrophique projection-test poussa les patrons de la Fox – producteurs et distributeurs du film – à retarder la sortie en salle de cette comédie subversive et hors normes, échappant aux lois de l’habituel marketing hollywoodien. Finalement, Idiocracy sortit deux ans plus tard, très discrètement, sans publicité et dans très peu de ville. Cependant, le bouche à oreille fonctionna, faisant de cette œuvre originale, un film événement. « Si l’intrigue n’est pas d’une logique implacable, pouvait-on lire dans le Los Angeles Times, le regard perçant du talentueux Mike Judge nous plonge dans un cauchemar qui transforme Idiocracy en plaisir cathartique. » Rien de moins ! Et pourtant, huit mois plus tard, en avril 2007, c’est très discrètement, aussi, que ce film fut visible, quelques jours sur quelques rares écrans hexagonaux, sous le titre : Planet Stupid.

Frère du comédien Owen Wilson et, comme lui, ancien joueur de base-ball, Luke Wilson, le héros d’Idiocracy, fit ses débuts à l’écran, au milieu des années 90. Rapidement, c’est Wes Anderson, un ami de son frère, qui lui offre son premier « premier rôle » dans Tête brûlée, une comédie noire coécrite et, également, interprétée par Owen. Ils se retrouveront tous les trois, cinq ans plus tard, dans la Famille Tenenbaum. A la même époque, on le découvrait brièvement en simple barman, séduit par Cameron Diaz, dans Charlie et ses drôles de dames de McG, puis, plus longuement, en compagnon de Reese Witherspoon dans la Revanche d’une blonde, de Robert Luketic. En 2004, Luke retrouvera Owen et, ensemble, ils incarneront deux frères pionniers de l’aviation, dans le Tour du monde en 80 jours, la version de Frank Coraci menée par Jackie Chan et Cécile De France. Luke et Owen Wilson sont les fils de la photographe multi récompensée Laura Wilson.

Seu ki aime pa se film paskil seré été pa drol, sé une bande de pédé LOL y zon pa dumour é il sus torpene dan lé boi. Pardon... Mais en même temps, j'en ai marre qu'on opprime ceux qui assument courageusement leur humour régressif avec d'austères critiques de cuistres ...

Je suis quelqu'un de particulièrement pessimiste. J’apprécie donc ce film grandement. Certains se plaindront de l'humour de merde dont il est remplit. Personnellement je trouve que cela met bien en valeur le "message" de celui ci, en nous jetant une caricature bien trop ressemblante ...

Idiocracy est une comédie corrosive qui emprunte à Futurama pour le délire futuriste et à Beavis et Butt-Head pour la stupidité et la méchanceté des personnages. C'est du lourd, du très lourd. 2505. La terre est une vaste déchetterie à ciel ouvert ravagée par des tempêtes ...