IL FAUT VIVRE DANGEREUSEMENT

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Tiré d’un roman noir de Raymond Marlot intitulé Les suicidés du printemps publié aux éditions Denoël en1972, Il faut vivre dangereusement est l’unique film derrière la caméra d’un certain Claude Makowski. Une comédie policière décontractée ou Claude Brasseur, détective privé à la ramasse, est chargé de suivre une jeune femme soupçonnée de tromper son client. L’enquête l’amenant ensuite sur la trace d’un industriel magouilleur qui tente de mettre la main sur un gros diamant. Pour bien faire, le détective est aidé dans son job par sa femme.

Sur un titre faisant référence à un livre regroupant des pensées de Nietzche, ce polar léger qui semble être semi improvisé mixe suspense et fantaisie dans une ambiance de décontraction sexuelle assez cool puisque le film, tourné en 1975, profitait de la libération des mœurs très présente dans le cinéma français de l’époque. Voir, par exemple, Claude Brasseur tombant sur une orgie dans une séquence rappelant avec vingt quatre ans d’avance, celle du Eyes wide Shut de Stanley Kubrick. Idem avec les délicieuses Mylène Demongeot et Sydney Rome qui n’hésitent pas, les coquinettes, à dévoiler certains de leurs attributs.

Si le ton d’Il faut vivre dangereusement peut rappeler à certains moments les célèbres films de Lautner les Barbouzes et les Tontons  flingueurs, il fait aussi penser au cinéma de Nelly Kaplan qui, justement à participé largement au scénario mais également à la réalisation du film. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAIGRET VOIT ROUGE (Jean Gabin très crédible en commissaire Maigret dans l'une des meilleures adaptations de Simenon mis en scène par Gilles Grangier) ou encore DÉTECTIVE PRIVÉ (Paul Newman apporte tout son charisme (et ses yeux bleux) dans la peau de Harper, un détective enquêtant sur une disparition mystérieuse.).

Réputé pour son ultra cinéphilie, Claude Makowski, né en 1936, vit sa passion en étant successivement projectionniste puis directeur du “Passy” et propriétaire du “Dragon”, deux cinémas parisiens aujourd’hui disparus, du moins sous leur forme d’origine et très réputés auprès des cinéphiles parisiens des années 60/70 . A l’âge de 28 ans, il créée avec son amie réalisatrice Nelly Kaplan une boite de production qui engendrera des courts métrages. Makowski est également à l’origine du scénario de la Fiancée du Pirate, le plus célèbre film de Nelly Kaplan dont il produira par la suite cinq autres films.

Dans ses mémoires intitulées  Entrez c’est ouvert, Nelly Kaplan reconnaît qu’elle a beaucoup aidé Makowski à la réalisation du film. Car, selon elle,  il ne possédait pas le don de trouver d’instinct le meilleur cadre ni de savoir affronter sur le plateau de redoutables vizirs qui souhaitent prendre la place du calife.  D’autant que si certains acteurs étaient cools (comme Mylène Demongeot ou Annie Girardot)n c’était moins le cas avec Claude Brasseur qui,  bien qu’ex compagnon de pension de Makowski, ne s’entendait pas particulièrement avec celui-ci.

Outre le duo Brasseur/Girardot on retrouve au casting la sémillante Sidney Rome, starlette américaine qui a fait la plupart de sa carrière en Italie et en France dans les années 70. On l’a ainsi vue aux cotés d’Alain Delon dans La Race des seigneurs de Pierre Granier-Deferre et de Marcello Mastroianni dans le What ? de Roman Polanski. Pour l’anecdote Sidney Rome a aussi beaucoup posée nue dans les pages frontales et en couvertures de plusieurs numéros de Ciné Revue. Et a été brièvement la maîtresse de Gérard Lenorman figurez vous !