INTERVISTA en VOD
- De
- 1987
- 105 mn
- Drame
- Italie
- Tous publics
1 MIN AVANT
Pour beaucoup, la plus belle scène du cinéma de Fellini est ce moment magique de La Dolce Vita où la déesse Anita Ekberg appelle Marcello Mastroianni « Marcello ! » et l'invite à la rejoindre dans la fontaine de Trevi à Rome. En fait, non : la belle scène est, en fait, dans cet Intervista, l'avant dernier film du maestro Federico Fellini : Mastroianni, déguisé en Mandrake le magicien pour les besoins du publicité, fait apparaître la scène de la fontaine sur un drap blanc tendu comme un écran devant Anita, devenue avec les années une créature fellinienne.
Elle a les larmes aux yeux, il la regarde avec tout l'attendrissement du monde et un petit sourire qui semble dire « c'est comme ça, c'est le temps qui passe, ma chérie » et ils se servent un verre de grappa pour trinquer à la magie, enfuie, du cinéma... Dans Intervista, Fellini se met en scène en train d'adapter un roman de Kafka et recevant une équipe de journalistes télé japonais venus l’interviewer sur sa façon de travailler et sur ses anciens films. Le réalisateur leur explique son cinéma et leur montre les studios de Cinecittà où -flash back- il pénètre en 1940, pour interviewer la star du moment alors qu'il n'est encore qu'un jeune journaliste timide et fasciné. Ce Cinecitta où étaient réalisés des peplums et des fantaisies orientales, cette usine à rêves avec des divas capricieuses et des metteurs en scènes survoltés... Puis Fellini revient au présent et ses propres obsessions de cinéaste.
Intervista, c'est la mélancolie et la farce réunies pour donner les clés de l'univers merveilleux et de la mythologie de Fellini. Oui, Cinecitta, c'est fini et la vie ne sera plus aussi « dolce ». Mieux vaut en rire ou du moins continuer à sourire, même à travers les larmes, comme Marcello et Anita. Même si trois ans plus tard, Fellini réalisa un dernier film, La Voce de la luna, Intervista est bien son film-testament.
Dans le même genre vous pouvez trouver 8 ET DEMI DE FEDERICO FELLINI (Ce film intitulé ainsi car c'est le huitième ou neuvième opus de Fellini, selon que l'on compte ou pas le premier, coréalisé avec Alberto Lattuada, est sans doute le plus grand film où un cinéaste s'interroge sur son art et convoque ses fantasmes.) ou encore FELLINI ROMA (Rome, LA ville fellinienne où tout se joue et où les studios de Cinecittà se situent dans le quartier de Don Bosco. Décor de tous les rêves du Maestro à laquelle il rend le plus vibrant des hommages dans ce chef d'oeuvre de nostalgie.).