JAMES BANDE 00 SEXE

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Ce film est à ranger dans la catégorie film de cul parodique. Ce pastiche où l'on éjacule bleu, où l'on fait parler un agent de sa très gracieuse Majesté avec un accent à la  Laurel & Hardy et où les dialogues louchent vers Audiard avec un strabisme prononcé est un étonnant nanar, bavard, bizarre mais bandant. Les références à OSS 117, au Monocle noir, au Gorille et autres super agents secrets abondent. Les dialogues sont d'une vulgarité involontaire qui frise le surréalisme. Les personnages changent d'accent dans la même scène à l'instar de Jack Gatteau qui passe sans la moindre difficulté de l'accent américain à l'accent roumain avant de passer, dans la séquence suivante à l'accent des Pyrénées Orientales. Dominique Irissou passe du plus pur accent parigot à l'accent corse en deux répliques. Filmé avec les pieds, des ombres de caméra et de techniciens partout, des faux raccords à gogo, des regards caméra, un montage chaotique, impossible de s'ennuyer pendant la projection.
Certaines scènes sont commentées en voix off par les protagonistes qui sont saisis d'une logorrhée verbale et commentent leurs propres exploits sexuels avec force détails et métaphores, on dirait Nelson Montfort commentant une finale de patinage artistique.  Le rôle titre est tenu par Guy Royer, piètre comédien mais hardeur de haute volée. A l'époque, dans le métier, on surnommait Richard Allan "Queue de béton" mais il faut préciser pour les amateurs qu'on avait donné à Guy Royer le doux sobriquet de "Bras d'enfant".

 
Dans le même genre vous pouvez trouver OSS 117 - LE CAIRE NID D'ESPIONS - MICHEL HAZANAVICIUS (2006) ou encore LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE - STEVEN SPIELBERG (1981) .

Helen Shirley qui incarne la chef toute puissante de James Bande n'a pas, à l'instar de Donald Pleasance, le chef du SMERSH dans James Bond, de chat angora blanc sur ses genoux mais un fox terrier qui était le sien d'ailleurs  et qu'on lui refusait toujours sur les tournages parce qu'on le retrouvait régulièrement dans le champ. Pour une fois, il avait une bonne raison d'être dans les bras de sa maîtresse. Jack Gatteau qui joue l'agent secret aux nationalités et aux accents multiples,  ancien régisseur de Philippe Avron au théâtre, s'est illustré dans des films autrement plus intéressants chez Kikoïne ou chez Lansac. Je ne crois pas trahir un secret en révélant que la maison qui servait au tournage était la villa de la fille de Gloria Lasso, une chanteuse espagnole, rivale de Dalida, qui avait fait carrière en France dans les années 50/60 et qui avait épuisé sous elle une bonne demi-douzaine de maris beaucoup plus jeunes qu'elle. Le portrait accroché dans le bureau d'Helen Shirley la représente au sommet de sa gloire quand elle avait une trentaine d'années.
En 1976, j'étais assistant sur Echange de Partenaires de Frederic Lansac quand je vis arriver au casting une craquante petite brune qui répondait au prénom de Moanie et qui n'avait jamais tourné. Elle rêvait d'être chanteuse dans un groupe rock. Lansac parvint à la convaincre et elle devint l'héroïne de son film. Cinq ans plus tard, c'est elle que l'on voit s'ébattre sur le canapé avec Dominique Aveline au début de James Bande 00Sex. Caputo nous livre là un des vingt-huit films qu'il tourna en 1981. Si vous faites le calcul, ça nous donne une moyenne supérieure à deux films par mois. Je ne pense pas m'avancer en prétendant qu'il était le seul, avec Alain Payet peut-être, à être capable de tourner à ce rythme effréné en 35mm.
Seulement voilà, ça n'allait pas sans quelques couacs ou incohérences. J'en veux pour preuve la partouze finale qui nous donne tout de même à voir tous les personnages du film y compris ceux et celles qui sont morts au cours de l'histoire. C'est ce qu'on appelle la magie du cinéma !