JEUX DE GANGS

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Jeux de gangs est l’unique long métrage de fiction de la réputée documentariste newyorkaise Barbara Kopple. Tourné à l’automne 2003 et inédit en France, il avait été présenté, à partir de juin 2005, dans divers festivals, dont ceux de Munich et de Chicago.

Plus justement intitulé, dans sa version originale, Havoc – que l’on pourrait traduire par « dégât » ou « ravage » –, Jeux de gangs met en scène une bande de riches ados qui, pour oublier la désespérante vacuité de leur jeune existence, abandonnent régulièrement leurs douillets beaux quartiers pour affronter, sur leur terrain, les violentes et patibulaires bandes mafieuses des bas fonds de Los Angeles.

Si les garçons n’y vont pas de main morte, les filles ne sont pas en reste. C’est même souvent elles les meneuses ! Tout particulièrement Allison qui, n’hésitant jamais ni à se battre ni à séduire, va se retrouver prise au piège d’un jeu particulièrement dangereux. Dans le rôle de cette provocante et perverse Allison, vous allez devoir faire un petit effort pour reconnaître la très lisse et très charmante héroïne Disney, à peine revenue de Princesse malgré elle et de Un mariage de princesse : Anne Hathaway.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BULLY (2001) (Autres jeunes Américains violents et sans repères, partagés entre surf et assassinat.) ou encore WEST SIDE STORY (1960) (Les Jets contre les Sharks, une autre vision de la jeunesse américaine.).

Jessica Kaplan, à qui le film que vous venez de voir est dédié, en est la jeune scénariste, prématurément disparue à l’âge de 24 ans, dans le crash d’un petit avion de tourisme, pas loin de Los Angeles, quatre mois avant le début du tournage. C’est à 16 ans, encore étudiante dans un lycée de Santa Monica, qu’elle avait réussi à vendre le scénario de Jeux de gangs, avant d’écrire celui de The Dancer, finalement tourné avant et produit par Luc Besson. C’est en observant ses propres camarades de classe, fascinés par la culture des « bad boys » locaux, qu’elle avait imaginé l’histoire d’Allison et d’Emily. En hommage à la jeune scénariste, l’American Film Institute donna son nom à un atelier d’écriture spécifiquement destiné aux femmes.

Si Jessica Kaplan écrivit très jeune le scénario de Jeux de gangs, la cinéaste Barbara Kopple avait 57 ans, lorsqu’elle le mit en scène. C’est en 1972 qu’elle avait découvert sa passion pour le cinéma lorsque, étudiante en psychologie, elle avait préféré tourner un documentaire plutôt que de remettre à ses professeurs un travail écrit. Avant d’occuper, à peu près, tous les postes, particulièrement celui d’ingénieur du son, elle avait profité de l’effervescence créée au sein même d’un syndicat de mineurs américains après l’assassinat d’un opposant, pour entamer sa future carrière de documentariste, toujours très riche et surtout très engagée à gauche. Non seulement Barbara Kopple filma ce « Mouvement des mineurs pour la démocratie », mais elle y participa activement, soutenant humainement et financièrement les grévistes. Ce premier documentaire d’une heure quarante intitulé Harlan County USA fut distribué commercialement aux États-Unis à partir d’octobre 1976 et présenté, en France, un an plus tard, au Festival de Deauville.

A cette occasion, interviewée par Serge Le Peyron et Louis Skorecki dans les Cahiers du cinéma, la cinéaste évoquait notamment son « anticapitalisme » viscéral et son profond « désir de changer l’Amérique ». Poursuivant sa carrière entre documentaires engagés et miniséries télévisées, c’est donc en 2003 qu’elle décida de s’essayer à la fiction, en portant à l’écran le scénario de Jessica Kaplan, adapté par Stephen Gaghan, à qui l’on devait, déjà et entre autres, les scénarios de l’Enfer du devoir de William Friedkin et de Traffic de Steven Soderbergh. Face au casting des jeunes interprètes – dont Anne Hathaway, juste avant le Diable s’habille en Prada, et Bijou Phillips, déjà vue dans le sulfureux et pas si éloigné Bully de Larry Clark – Barbara Kopple confia le rôle de la mère d’Emily à Cecilia Peck, la fille de Gregory Peck, auquel elle avait consacré un documentaire quatre ans plus tôt. 

Ce film est un SCANDALE ! Comment peut-on OSER faire mourir Joseph Gordon-Levitt ? Je ne m'en suis toujours pas remise, c'est un outrage ! Plus sérieusement, nous sommes d'accord, ce film semble être très adepte des clichés sur les adolescents perdus qui prennent le mauvais ...

Des cheveux longs, un regard sulfureux accompagné d'un sourire malicieux... on est bien loin de l'actuelle Anne Hathaway enchaînant des rôles sans vie. Elle propulse ce film à l'état d'ébauche artistique. Non, je ne parlerais pas de l'histoire sans équivoque, ni d'un Gordon-Levitt ...