JUSTINE ET JULIETTE

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En 1975, année charnière ou l’érotisme chatoyant laisse peu à peu la place à la pornographie sans ellipse, certains films se mette à slalomer entre le cul léger et le sexe nettement plus frontal. C’est le cas de Justine et Juliette, paillardise made in Suède où l’on suit les pérégrinations  gentiment cochonnes de deux sœurettes aux tempéraments opposés.
Ma première,  Justine, est si prude qu’elle pourrait presque rivaliser avec Mère Thérésa tandis que ma deuxième, Juliette, a le popotin si avenant que Brigitte Lahaie elle même la jalouserait. Elles se retrouvent donc toutes deux dans un bordel de luxe ou un client  aussi fortuné que Mark Zuckerberg propose de léguer son immense héritage à celle qui le fera mourir de plaisir...
Adaptation plus qu’olé-olé du célèbre roman de marquis de Sade (Justine ou les infortunes de la vertu) Justine et Juliette – sortit naguère en nos contrées sous le titre Flossie, Justine et les autres -   propose une ballade très peace and love dans le Stockholm des années 70. Même si l’esprit va à la gaudriole, cela n’empêche pas Mac Ahlberg de soigner esthétiquement son film. Notamment via  une magnifique  reconstitution de spectacles sexy tel qu’on les matait dans les bordels de la belle époque.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FLOSSIE (Les aventures coquines de la délicieuse Marie Forsa initiée aux joies du sexe sous l'objectif enamouré du réalisateur Mac Ahlberg.) ou encore LE DIABLE ROSE (Une amusante comédie sexy paillarde se déroulant dans un cabaret/bordel de la Normandie occupée).

Drôle de parcours que celui de Marc Ahlberg … D’origine suédoise (il est né à Stockholm en1931),  il se taille une solide réputation de chef-opérateur en assurant la photo de  plusieurs séries et documentaires pour la télévision de son pays. Et ce jusqu’au milieu des années 60 où il passe soudainement derrière la caméra pour mettre en scène son premier long métrage, Moi une femme,  description réaliste et féministe du quotidien d’une nymphomane.
Un film séminal  pour ce qui est de la représentation de la liberté sexuelle à l’écran et  qui incitera Ahlberg à se spécialiser dans le cinéma érotique. Notamment avec les Expériences sexuelles de Flossie et ce Justine et Juliette on l’on retrouve son actrice fétiche, la  craquante Marie Forsa, considéré alors comme « la » star du cinéma coquin suédois de l époque.
Après sa période grivoise, Mac Ahlberg arrête totalement la mise en scène à la fin des années 70 pour  revenir à son ancien métier de chef opérateur qu’il part exerce aux Etats Unis. Entre 1980 et 2006, il travaille ainsi avec un éclectisme étonnant sur près de 70 films allant de la série B enlevée (King of The Ants, Re- Animator, Prison),  aux nanars atomiquement jouissifs (Evil Bong, Zone Troopers) en passant par les blockbusters mainstream. C’est lui en effet qui  assure la photo d’un Bruce Willis tendu (Piège en aux troubles), d’un Eddie Murphy  cabot (le Flic de Beverly Hills 3), et d’un Syvester Stallone en roue libre. A savoir  l’Embrouille est dans le sac de John Landis, le remake d’Oscar où Rocky reprend plus ou moins le rôle de De Funès !