L'ANGE ET LE MAL

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L'Ange et le Mauvais garçon est le premier des deux films réalisés par James Edward Grant, le second étant Les Géants du cirque en 1954, un film policier avec Mickey Spillane dans son propre rôle. Mais avant ces débuts dans la mise en scène, James Edward Grant s'était déjà fait connaître comme auteur de romans pulp, puis en tant que scénariste. Il a écrit des films pour tous les grands de Hollywood, d'Allan Dwan à John Ford (La Taverne de l'Irlandais). Mais c'est dans le western (avec par exemple Hondo ou La Dernière Caravane) qu'il semble avoir le plus excellé. Il a été le complice de John Wayne sur de nombreux films et a travaillé avec lui jusqu'à sa mort en 1966. Il semblait partager certaines de ses convictions politiques et a tout naturellement écrit son film Alamo. De son côté, Wayne se devait d'accompagner les débuts de Grant dans la mise en scène en interprétant le rôle principal de son premier long métrage. Il a fait plus puisque L'Ange et le mauvais garçon est aussi le premier film produit par John Wayne avec sa société John Wayne Productions. Ce qui était une première à l'époque. D'aucuns sont allé plus loin en soutenant que la star avait aussi supervisé la réalisation. La seule chose qu'on puisse affirmer c'est que ce film témoigne de préoccupations morales et religieuses qui n'étaient pas l'apanage de tous les westerns de l'époque. Ajoutons que la partenaire de John Wayne est ici Gail Russell, une brune aux yeux bleus qu'il retrouvera l'année suivant pour un film d'aventures exotiques à l'aura mythique : Le Réveil de la Sorcière rouge.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WITNESS ou encore HONDO .

Parmi les indéniables atouts de L'Ange et le Mauvais Garçon figurent ses éclairages. Jeu avec la lumière de la lampe à huile qui déchire l'obscurité ou refuge dans l'ombre du personnage de John Wayne pour mieux affronter ses adversaires exposés eux en pleine lumière. Tous ces plans doivent beaucoup au talent du directeur de la photo Archie Stout. Il a éclairé près d'une trentaine de films avec John Wayne, dont Le Massacre de Fort Apache et L'Homme tranquille, qui lui a valu un Oscar en 1953. Il avait débuté comme opérateur dès 1914 et s'était illustré en 1923 grâce à son travail sur la première version des Dix Commandements de Cecil B. de Mille. Un autre des techniciens du film à avoir une belle carrière à son actif, c'est le compositeur d'origine hollandaise Richard Hageman. Il a fait la musique de quelques uns des meilleurs films de John Ford, mais aussi de William Wellman et dans un registre très différent de Josef Von sternberg pour Shanghaï Gesture. Le tournage de L'Ange et le mauvais garçon, dont le titre alors était The angel and the outlaw, s'est avéré compliqué dès le début. On n'avait pas l'habitude de voir un acteur se mêler de production et ça bousculait les habitudes. En plus, la star et son réalisateur ont tenu à tourner en décors naturels. Ce qui a impliqué de construire le ranch et la ville en plain milieu de l'Arizona. Dès le début des prises de vue, il a fallu composer avec les caprices de la météo et avec les humeurs de John Wayne. Pour ne rien dire des réactions imprévisibles du bétail. à sa sortie le film a été un lourd échec commercial. Mais il a été redécouvert depuis, au fil de ses rediffusions. Ce qui explique sans doute que son pitch a été sinon plagié, du moins repris librement par Peter Weir, en 1985, dans Witness où Harrison Ford incarne un flic traqué contraint de se réfugier dans une communauté Amish.