Frankenheimer se sent comme un poisson dans l'eau lorsqu'il s'agit de décrire un univers où règne la paranoïa. The Manchurian candidate, en français Un crime dans la tête, dont Johnathan Demme a fait un intéressant remake en 2004, en est un parfait exemple.
John Frankenheimer vient de la télévision tout comme Sidney Lumet ou Arthur Penn. Il est débauché par Burt Lancaster qui lui demande de le mettre en scène dans Le temps du châtiment, un petit polar urbain. Mais, c'est grâce au Prisonnier d'Alcatraz, avec le même Lancaster, que Frankenheimer va être reconnu. Suivront des films formidables comme Sept jours en mai, Un crime dans la tête, Seconds, sorti en France sous le titre Opération diabolique, étonnant petit film de science fiction qui traitait, en 1966, c'est prémonitoire, du désir de retrouver la jeunesse à travers les progrès de la chirurgie. John Frankenheimer adorait la France où il a beaucoup tourné : Le Train, Grand prix, le très mésestimé French connection 2 et enfin Ronin en 1998. Il est mort prématurément en 2002 alors qu'il travaillait sur un projet, repris après par Paul Schrader et Renny Harlin : L'Exorciste : au commencement, une prequel du chef d'œuvre de William Friedkin.
Le parcours de Sharon Stone ressemble à tous les clichés que l'on peut se faire de l'ascension d'une star d'Hollywood. Mais lorsque l'on y regarde de plus près, on réalise à quel point cette fille est exceptionnelle. Elle est ravissante, c'est indéniable. Miss Pennsylvanie à 17 ans, elle est engagée dans la célèbre agence de mannequin Ford où elle cartonne en tant que modèle. Mais la belle Sharon ne se contente pas de faire la couverture des magazines. Elle a une idée derrière la tête elle veut devenir comédienne. Elle suit assidûment des cours d'art dramatique. En 1980, elle est castée par Woody Allen en personne pour une apparition muette dans Stardust memories. Pendant près de dix ans, elle enchaîne les petits rôles : jeune femme terrorisée par ses voisins dans La Ferme de la terreur de Wes Craven en 1981, épouse délaissée par son mari dans Divorce à Hollywood en 1984, aventurière dans Allan Quaterman et les mines du roi Salomon en 85, officier de police dans Police Academie 4 ou partenaire de Steven Seagal dans Nico en 1987. C'est au début des années 90 que Sharon Stone fait une rencontre déterminante. Paul Verhoeven lui confie le rôle d'une tueuse face à Arnold Schwartzenegger dans le jubilatoire Total recall puis, il fait de nouveau appel à elle pour interpréter Catherine Tramell, l'énigmatique et provocante romancière bisexuelle de Basic instinct.
En 1996 elle décroche une nomination aux Oscars en tant que meilleure actrice dans un second rôle dans Casino où elle est dirigée par Martin Scorsese. Elle poursuit sa carrière avec des choix plus ou moins heureux et se tourne vers des œuvres plus intimistes comme Broken flowers de Jim Jarmush en 2005. Sharon Stone n'a pas fini de nous surprendre et, reconnaissons-le, elle a réussi à faire voler en éclat tous les clichés qui circulent sur les blondes.