L'ÎLE DE LA BÊTE

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Réalisé en 1978, L'ILE DE LA BETE est le 26e film réalisé par Chu Yuan pour la Shaw Brothers. Aux côtés de Chang Cheh, Chu Yuan est le cinéaste le plus connu et le plus apprécié de la compagnie. Avant d'incorporer la Shaw Brothers au début des années 70, Chu Yuan était déjà un réalisateur très en vogue dans l'industrie Hongkongaise, possédant une filmographie riche de plus d'une soixantaine de titres. Durant sa carrière à la Shaw Brothers, Chu Yuan se sera aventuré dans tous les genres de la compagnie : Le film de sabre, mais aussi le film de kung-fu, la comédie, le polar, le film d'horreur, le drame et même le film érotique. Mais de tous les films que le cinéaste a signés, ce sont ceux portant la marque du scénariste Gu Long qui ont bénéficié des plus gros succès critiques et commerciaux. Parmi ceux-là, se trouve la trilogie consacrée au sabreur espion Chu Lu-Chiang, composé du COMPLOT DES CLANS, de L'ILE DE LA BETE et du TIGRE DE JADE. à l'instar des classiques de la série noire des années 60, L'ILE DE LA BETE est un récit d'investigation à l'esthétique bariolée, dans lequel le personnage de Chu Lu-Chiang, incarné par Ti Lung, se retrouve embarqué dans une enquête mystérieuse possédant des faux airs au classique d'Agatha Christie 10 PETITS NEGRES. En somme, L'ILE DE LA BETE à tout du ticket première classe pour une aventure mémorable.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE COMPLOT DES CLANS ou encore LE TIGRE DE JADE .

Depuis ses débuts à la fin des années 50 jusqu'aujourd'hui, Chu Yuan a toujours eu droit aux plus grands égards par la critique et le public. Pour beaucoup, l'explication provient du fait que le cinéaste a toujours accordé une attention particulière à la conception de ses films. Même s'il tournait à un rythme quasi-industriel, le cinéaste veillait toujours à avoir un scénario clair et précis à sa disposition et, surtout, à composer ses plans avec un souci d'exactitude prononcé. L'autre particularité du cinéma de Chu Yuan était de proposer des récits à la teneur dramatique conséquente, et aux personnages étoffés, là où d'autres cinéastes préféraient tourner une histoire schématique avec des personnages archétypaux. Chu Yuan était l'un des rares cinéastes de la Shaw Brothers à préférer des personnages humains à des personnages héroïques. Si l'on se réfère à ses œuvres majeures, comme LE SABRE INFERNAL et THE BIG HOLD UP, ses protagonistes possèdent tous une part équitable de qualités et de défauts. Dans un certain ordre d'idée, on pourrait dire que Chu Yuan est à Chang Cheh, ce que Ringo Lam est à John Woo. En somme, un cinéaste qui s'intéresse aux icônes fortes et grandiloquentes, mais uniquement quand celles-ci sont vues à hauteur d'homme.