L'INFIRMIÈRE DE L'HOSTO DU RÉGIMENT

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L’Infirmière de l’hosto du régiment : le titre français est trompeur. Il surfe sur le succès des comédies de bidasses. Il y a bien une infirmière et un hôpital, mais aucun troufion. Il s’agit plutôt d’une poignée d’officiers militaires, pensionnaires d’une clinique psychiatrique. Le directeur est l’ineffable Lino Banfi, toujours aussi survolté et flanqué d’une épouse frigide. Pour récupérer des tableaux cachés, une danseuse se fait engager comme infirmière et mène son enquête parmi les fous.

Ce prétexte scénaristique sans intérêt illustre le grand principe comique de la sexy comédie italienne : introduire une jolie femme dans un corps social. Le cinéaste n’a plus ensuite qu’à multiplier les gags désolants et les situations triviales provoquées par la belle. Ainsi, l’arrivée de la superbe Nadia Cassini, presque nue sous sa blouse blanche, va exacerber la concupiscence de tous les hommes et révéler l’extraordinaire refoulement sexuel qui est le fondement premier du genre. La frustration devient source de gags et se propage même physiquement, dans des corps frénétiques.

Le jeu de Lino Banfi est outrancier, éructant pendant 80 minutes, grimaçant et gesticulant à défaut d’assouvir ses désirs. Autre figure baroque et révélatrice de cette folie des sens : Alvaro Vitali, qui joue ici un peintre fou, persécuté par un moustique imaginaire. Découvert par Fellini qui l’employa à quatre reprises, il s’est imposé dans la sexy comédie grâce à son allure de gnome attardé, roulant des yeux, le front bas et le cou goitreux. Les courbes de Cassini d’un côté, des trognes dégénérées de l’autre. Fascinant cocktail d’érotisme et de laideur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA TOUBIB DU REGIMENT ou encore L'INFIRMIERE A LE BISTOURI FACILE .

D’origine américaine, vedette de plusieurs sexy comédies comme Les Péquenots et La Championne du collège, Nadia Cassini enfilera de nouveau la blouse dans L’Infirmière a le bistouri facile, dans lequel elle succombe à un colonel impuissant qui décide de se greffer un sexe de la plus grande espèce. On dit qu’elle était pénible sur les plateaux et parlait assez mal l’italien, deux raisons qui expliquent une carrière peu abondante. Dommage car la chute de reins de Nadia laissait rêveur plus d’un spectateur…

Une fois encore, ce film démontre à quel point la sexy comédie repose sur les performances délirantes de ses interprètes masculins. Venu du music-hall et du cabaret, Lino Banfi en est le cabotin incontesté. Excepté un film de Dino Risi, sa filmographie s’épanouit dans le genre : Les Zizis baladeurs, La Toubib prend du galon, La Lycéenne est dans les vaps… Ici, en psychiatre complaisant se déguisant pour soigner ses malades, il succombe à son sport favori : le travestissement.

Que tous les médecins se rassurent ! Dans la sexy comédie, rien n’est respecté, pas même la religion qui fait ici les frais d’une autre spécialité du genre : la scatologie. Le détail ne vous aura pas échappé. Les apparitions de la bonne sœur s’accompagnent toujours d’une tonitruante pétomanie. Car à défaut d’être une profonde critique sociale, la sexy comédie est un genre explosif.