L'INTOUCHABLE, HARVEY WEINSTEIN

en VOD

En octobre 2017, les reporters Jodi Kantor et Megan Twohey puis le journaliste Ronan Farrow, fils de Woody Allen et Mia Farrow, dénoncent le harcèlement sexuel dont se serait rendu coupable le producteur Harvey Weinstein.  Le New York Times puis le New Yorker relaient ces accusations provoquant un scandale international.  Le mouvement #MeToo, baptisé d’après un hashtag créé par la militante féministe Tarana Burke et relancé par l’actrice Alyssa Mylano dans le sillage de l’affaire Weinstein, réunit de nombreuses femmes témoignant des agressions qu’elles ont subies.

Harvey Weinstein est notamment connu pour avoir produit les films de Quentin Tarantino et Shakespeare in Love. Le 30 octobre 2017, la comédienne Asia Argento a publié une liste de 81 actrices qui, comme elle, auraient harcelées ou violées par Weinstein. Parmi les plus connues se trouvent : Cate Blanchett, Emma de Caunes, Eva Green, Angelina Jolie et Gwyneth Paltrow. Le producteur Simon Chinn est à l’origine du projet Harvey Weinstein, l’Intouchable qu’il a lancé peu de temps après l’explosion du scandale.

 Il a proposé la réalisation du film à Ursula MacFarlane parce qu’il avait été impressionné par ses précédents documentaires. Il avait apprécié One Deadly Week-end in America sur les morts commises par armes à feu aux Etats-Unis, Breaking Up With the Joneses sur un couple en instance divorce et Charlie Hebdo : Three Days That Shook Paris sur l’attentat commis au journal en janvier 2015. L’empathie et le professionnalisme de la réalisatrice l’ont convaincu qu’elle était la personne idéale pour signer Harvey Weinstein, l’intouchable.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TOUT PEUT CHANGER: ET SI LES FEMMES COMPTAIENT À HOLLWYOOD (Ce film décrit de façon passionnante à quel point le sexisme est ancré dans le milieu cinématographique, à Hollywood.) ou encore SEARCHING FOR DEBRA WINGER (Rosanna Arquette interroge de nombreuses actrices sur leur parcours et sur la façon dont elles ont du mal à concilier carrière et vie de famille.).

Le producteur souhaitait qu’une femme soit aux commandes du documentaire afin que les témoins se sentent plus à l’aise avec elle. Il jugeait que sa vision serait plus juste pour traiter des violences sexuelles que le producteur hollywoodien a fait subir à de nombreuses actrices. Ursula Mcfarlane a souhaité montrer que la douleur des accusatrices pouvait se transformer en une force collective et c’est ainsi qu’elle a présenté son projet aux victimes. Elle désirait que le film puisse intéresser un public international et pas obligatoirement cinéphile. Pour elle, le sujet du documentaire dépasse celui de 7e Art pour aborder celui de l’abus de pouvoir et des rapports entre hommes et femmes.

La production a commencé par dresser une liste de 600 noms réunissant des personnes qui connaissaient bien le producteur, une besogne d’autant plus ardue que les faits évoqués dans le film s’étalent sur plusieurs décennies. Ursula Mcfarlane et son équipe ont finalement contacté 400 personnes. 129 d’entre-elles ont accepté de lui parler, certaines officieusement. Ce sont finalement 29 témoins qui se sont exprimés devant la caméra sur une période de 9 mois. Pour certaines femmes, c’était la première fois qu’elles racontaient leur histoire. L’idée était de brosser un portrait le plus juste possible d’Harvey Weinstein en se concentrant sur des faits qui se déroulés avant 2017 afin d’essayer de comprendre comment la situation avait fini par dégénérer. C’est pour cela qu’Ursula Macfarlane s’est aussi attachée à parler de la carrière d’Harvey Weinstein et de son ascension.

Le plus dur a été de convaincre les victimes d’accepter de témoigner. Ursula Macfarlane y est parvenue en insistant sur le fait qu’elles ne souhaitaient pas faire un film sensationnaliste. Une fois qu’elles ont accepté de parler, ces femmes ont accordé une confiance totale à la réalisatrice, n’hésitant pas revivre leur calvaire devant la caméra. D’après la cinéaste, certains témoins ont refusé de s’exprimer par peur de représailles. Celles qui ont accepté, telles Paz de la Huerta et Rosanna Arquette, lui ont semblé s’être libérées après s’être confiées. Un point délicat était de ne pas tomber sous le coup de la diffamation car l’enquête était encore en cours au moment du tournage. Le procès d’Harvey Weinstein n’ayant pas encore eu lieu,Ursula Mcfarlane a pris conseil auprès de plusieurs avocats pour rester dans la légalité et ne pas risquer de poursuites. Comme tous les témoins, Ursula Mcfarlane espère que ce documentaire aidera à ce que des hommes comme Harvey Weinstein ne soient plus intouchables.

A charge, évidemment, éloquent bien sûr, répugnant et révoltant sans aucun doute, le documentaire montre Weinstein dans toute sa monstruosité sans nier son génie, celui-là même qui lui a conféré ce statut d’intouchable. Il a construit son empire à coup de chefs d’œuvre ...

Ce documentaire regroupe des témoignages de victimes du producteur qui s'est avéré être un prédateur sexuel, les menaçant de briser leur carrière si elles ne répondaient pas à ses avances et désirs. Le mécanisme psychologique est reconstitué par bribes, à la façon ...