L'ODEUR DE LA PAPAYE VERTE

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Nous sommes au Vietnam, dans les années 50. Mui, une petite paysanne de dix ans quitte les siens pour la ville où elle est placée comme servante dans une famille. Très vite, elle découvre, grâce à la vieille servante Ti, le drame de cette famille régulièrement abandonnée par un père volage. Tel est le point de départ du film L’Odeur de la Papaye verte du  cinéaste vietnamien Tran Anh Hung et présenté en sélection officielle au Festival de Cannes en 1993.

Laissons d’abord au cinéaste le soin de nous parler de cette exotique papaye, comme il le fit pour la sortie du film : « La papaye est un fruit quand elle est mûre. Verte, elle est considérée comme un légume. L’évocation de la papaye verte me rappelle aussitôt tout un monde de gestes et d’attitudes de la femme dans ses travaux domestiques. L’odeur de la papaye verte est donc pour moi un souvenir d’enfance des gestes maternels. »

Comme on va le voir, l’intention principale du cinéaste est de parler de la servitude qui, selon lui, est au cœur de la condition féminine au Vietnam. Il entend donc décrire à travers le destin de Mui la construction de cette servitude, tout en la confrontant à ce qui ne peut que la déstabiliser et la remettre en cause : la naissance d’une histoire d’amour.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE (1963) (Adapté du roman d'Octave Mirabeau, le film de Luis Bunuel avec Jeanne Moreau fait lui aussi le portrait d'une servante.) ou encore LES BLESSURES ASSASSINES (Le film de Jean-Pierre Denis évoque dans le contexte d'un fait divers sanglant la condition féminine liée à la servitude dans la France des années 30).

Totalement immergé dans la culture vietnamienne, L’Odeur de la papaye verte a été intégralement tourné en France dans des décors élaborés par la SFP. Ce choix qui peut paraître paradoxal fut pris pour de multiples raisons économiques et logistiques. Mais Tran Anh Hung explique également que seul le tournage en studio lui permettait de tourner comme il le souhaitait. Cet ancien élève de l’école Lumière (alias "Vaugirard") est d’abord un technicien de l’image exigeant. Et seuls des décors construits pour la circonstance lui ont permis de tourner de longs plans-séquences à l’instar de celui qui inaugure le film.

Le tournage en France posait cependant quelques problèmes de taille, comme celui du casting. Seule l’actrice qui joue le rôle de la vieille servante est venue du Vietnam en France pour le film. Le reste de la distribution a été trouvé en France après un long casting. Et les candidats, nombreux, formaient un ensemble pour le moins hétéroclite. Certains, issus de la deuxième génération n’avaient aucun lien avec leur culture d’origine et ne parlaient pas le vietnamien et ceux qui, plus âgés, le parlaient n’avaient pas tous le même accent. Enfin, tous étaient des non professionnels et il fallut plusieurs mois de répétition pour parvenir à un ensemble humain homogène et capable de vivre l’aventure d’un tournage.

Le producteur du film, Christophe Rossignon garde un souvenir particulier de ce tournage pas comme les autres : « Le plus marquant, c’est cette illusion tangible provoquée par ce petit bout de Vietnam transposé à Bry-sur-Marne. On était d’emblée saisi par la chaleur et l’humidité qui régnait dans le studio, par la présence des insectes, des grenouilles, des criquets dont certains restaient en permanence sur le décor, faute de pouvoir les rattraper, le tout grouillant joyeusement dans une nature luxuriante. »

Le premier long métrage de Tran Anh Hung est une réussite totale, un vrai petit bijou du 7e art. Incroyable comme sa maîtrise de la mise en scène, d'une subtilité et d'une sobriété exemplaires, était à ce point mature, alors même qu'il s'agissait de ses débuts. La profondeur ...

Délicieux ou ravissant, ou peut-être les deux, ce sont les termes qui me semblent convenir le mieux à L’Odeur De La Papaye Verte, que j’ai ressenti comme une promenade indolente et d’une douceur infinie dans un Viêt-Nam loin des bombes, mais pas des couvre-feu, loin des ...

L'odeur de la papaye verte. Ce premier film de Tran Anh Hung se divise en deux parts. La premiere époque nous plonge dans la ville de Saigon en 1951. Mui une jeune fillette de 10 ans arrive dans une maison assez respectable afin de devenir servante et aider la vieille Ti l'autre ...