L'OEIL SAUVAGE en VOD
- De
- 1960
- 68 mn
Pour tenter de refaire sa vie après un divorce douloureux, Judith Mc Guire, jeune femme solitaire et dépressive, se rend à Los Angeles. Dès son arrivée, une voix masculine l’accompagne en permanence, la voix du « poète ». Entre matchs de catch, numéros de strip-tease, combats de boxe truqués, descentes de police, guérisons miracles et prédicateurs enfiévrés, Judith v...
- Drame
- Etats-Unis
- Tous publics
1 MIN AVANT
Tourné exclusivement le week-end entre 1956 et 1960 par un trio d’Américains bénévoles, The Savage Eye est un film d’une heure et sept minutes, bien difficile à qualifier. Documentaire romancé, fiction formaliste, poème visuel ou OFNI (Objet Filmique Non Identifié) ? A l’occasion d’une nouvelle exploitation en salle, en juillet 2008, Pascal Mérigeau, dans les colonnes du Nouvel observateur, assurait, « Cela ne ressemble à rien et c’est très bien ». Vous voilà prévenus !
C’est au milieu des années 1950 que se rencontrent Ben Maddow, ancien membre du parti communiste traqué par le Maccarthysme, Sidney Meyers, monteur, et Joseph Strick, reporter de guerre, scénariste et producteur. A cette époque, Ben Maddow, qui voulait dénoncer la vulgarité de Los Angeles, avait écrit un script dressant le portrait de la cité des anges, comme aurait pu le faire William Hoggarth – peintre anglais du 18e siècle –, c'est-à-dire dans un style satirique et féroce. Joseph Strick, lui, eut l’idée d’appliquer à cette déambulation urbaine, le principe des sept cercles constitutifs de l’Enfer de Dante, sept cercles qui mènent le spectateur au cœur de la ville infernale.
Enfin, ils décidèrent d’ajouter un personnage féminin, Judith, une jeune femme récemment divorcée, dépressive et solitaire qui, comme le dira Strick plus tard, « voit la ville dans le miroir de ses échecs personnels. » Portrait d’une femme et d’une ville, The Savage Eye, avec le recul, est aussi un étonnant témoignage sur l’Amérique des années 1950, entre Eisenhower et Kennedy. A l’époque, déjà, le peintre Edward Hopper affirmait : « Si vous voulez connaître l’Amérique, allez voir the Savage Eye. »
Dans le même genre vous pouvez trouver HIROSHIMA MON AMOUR (1959) (Portrait d’une femme venue tourner un film à Hiroshima. Au coeur de la ville martyre, elle confie ses joies et ses peines à son amant japonais.) ou encore L’AURORE (1927) (Portrait d’une autre femme dans une autre ville.).