LA BATAILLE DE SAN SEBASTIAN

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Mexique 18ème siècle, un prêtre protège un fugitif. On peut être homme d’action et homme de Dieu, pratiquer le gun et le goupillon.

Surtout quand on s’appelle Anthony Quinn dans un film français, eh oui, d’Henri Verneuil tourné en 1968, sorti en 1969 La bataille de San Sebastian. L’indien à peau bistre est lui incarné par l’éternel Peau rouge du cinéma américain de ces grandes années : Charles Bronson. Film à grand spectacle comme on disait à l’époque, coproduction italo-franco-américaine, avec quand même la Metro Goldwyn Mayer dans le tour de table, cette œuvre sent la poudre et le sang.

J’espère qu’il vous reste des munitions car le film et la bataille sont en scope couleur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VERA CRUZ DE ROBERT ALDRICH (1954) (Un western important situé au Mexique,un siècle après les événements relatés dans "La bataille de San Sebastian" et qui reste une référence. Aldrich met en scène un pays déchiré par la guerre civile où les appétits politiques se confondent avec les ambitions personnelles.) ou encore CINQ CARTES À ABATTRE DE HENRY HATHAWAY (1968) (Un western avec un révérend qui ne répugne pas au gun fight et possède un derringer dans sa Bible. Intéressante vision de la religion dans des territoires sans lois où la loi est souvent celle du plus fort.).

Entre les bons et les méchants il y a toujours ces personnages intermédiaires et somme toutes bibliques que sont les bons larrons. Anthony Quinn avait la tête de cet emploi là et il a incarné merveilleusement ces types à qui l’enfer était promis mais qui finalement hériteront du purgatoire. Ne joua-t-il pas Barabbas de Richard Fleisher ? Les voies divines explorées par Henri Verneuil dans La bataille de San Sebastian sont pourtant très laïques. Le prêtre est un imposteur et les Indiens refusent l’évangélisation. On vit à cette époque une période de faux prêtres au cinéma. Souvenez-vous que Mitchum fut spécialisé dans l’emploi de pasteur maléfique dans La nuit du chasseur de Laughton ou Cinq cartes à abattre de Hathaway.

Verneuil lui est à l’époque une grosse machine à cash et, ce qui ne gâche rien, il fait des films de qualités. Il sort de Week-en à Zuydcoote et La 25ème heure. Il est aller tourner là-bas dans la région de Durango et dans la capitale, Mexico. Souvent assimilé à un western spaghetti, expression consacrée et péjorative  à l’époque, le film certes subit l’influence des outrances et de cette forme d’expressionisme latin mais il est aussi d’une facture classique hollywoodienne dont Verneuil fut un grand admirateur.

Encore un mot sur Bronson qui vit son âge d’or avant de plonger dans le film sécuritaire. La même l’année sort Il était une fois dans l’ouest de Leone. Huit ans auparavant il était dans Les 7 mercenaires de John Sturges, en 63 il était dans La grande évasion. Bref la campagne du Mexique pour Verneuil, si elle fut un demi-échec au box office (seulement 900 000 entrées France), fut comme un pèlerinage aux sources.

Henri Verneuil s'essaye avec succès au western spaghetti et nous a concocté un film au ton jubilatoire. Charles Bronson et Anthony Quinn, 2 acteurs géniaux, offrent leurs magnifiques gueules à des personnages hauts en couleur. Par contre Morricone n'a pas composé une musique ...

On connait Henri Verneuil surtout pour ses polars avec Gabin ou Belmondo et ses comédies dramatiques avec Fernandel. En 1967, il change de style et se lance dans cette co-production franco-italienne tournée entièrement au Mexique, mais financée par la MGM, un gros studio américain ...

Un mercenaire doit fuir à la ville de San Sebastian auprès d'un prêtre excommunié. Ce dernier va mourir, laissant au bandit, joué par Anthony Quinn, le loisir d'enfiler la défroque du défunt, à contrecœur. C'est aussi contre son gré qu'il va défendre San Sebastian avec ...