LA BLONDE CONTRE-ATTAQUE

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L’impératrice des fashion victims est de retour. Toute de rose vêtue évidemment, hystérique et généreuse, criaillante et pourtant avocate. S’il ne faut pas prendre les brunes pour des prunes, ne jamais sous-estimer les blondes comme le raconte « Legally blonde 2 » sous-titré « Red, white and blonde ».

Le film est millésimé 2003 et, bien sûr, il est la suite du légendaire « Legally blonde » , titre français « La revanche d’une blonde », réalisé deux ans auparavant par Robert Luketic. Ces deux pâtisseries cinéphiliques ont pour raison d’être leur héroïne, la craquante Reese Whiterspoon.

Suite au succès mondial du premier film qui avait presque décuplé sa mise, on retrouve donc cet univers kitsch et vulgaire d’une jeune femme qui crie de joie devant la une de Cosmo tout en se révélant une juriste et lobbyiste redoutable.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DANS LA PEAU D'UNE BLONDE (1991) (Pour son avant-dernier film, le grand Blake Edwards continue de rire avec nos sexualités. Il offre une deuxième vie à un affreux séducteur pourvu qu'il soit transformé en femme et trouve l'amour. La blonde est là encore crépitante: la preuve c'est la belle Ellen Barkin.) ou encore ACE VENTURA, DÉTECTIVE CHIENS ET CHATS DE TOM SHADYAC (1994) (Ace Ventura fut un personnage récurrent dans la carrière de Jim Carrey et lui apporta la gloire internationale. Personnalité extravagante aussi animale que les bestioles qu'il recherche, Ventura défend à sa manière les droits de l'instinct plus que ceux de l'homme. On aboie de joie.).

Le fétichisme de l’horreur féminine sert, dans ce film signé de l’obscur Charles Herman-Wurmfeld, de marqueur de comédie. Mais, pour être tout à fait franc, on ne sait jamais vraiment à quel degré on doit le regarder, ni si ceux qui l’ont fait le savaient eux-mêmes. Bien sûr, la caricature de l’administration américaine est là, sa république des juges aussi, et ses combats opportunistes et politiquement corrects, comme celui contre la cruauté animale.

Reese Whiterspoon, la blonde coagulée montant au créneau contre l’industrie cosmétique c’est l’ironie dramatique de ce récit qui se veut moins superficiel qu’il n’y parait. C’est aussi un bon révélateur du « Think positive » qu’il révèle avec cet optimisme très Wall street, laissant croire que la démocratie américaine marche comme sur des roulettes grâce à des sourires et des tailleurs fushias.

On rit honteusement et parfois nerveusement devant l’outrance. Le look tailleur et calot ne vient pas de la panthère rose mais plutôt de la garde-robe de Jackie Kennedy dont elle est la référence avouée. Ce féminisme niais parodie une féminité de combat dont les causes paraissent quelque fois obscures. Pourtant on est décidément moins dans le civisme du John Doe de Capra que chez la Jane Doe qui se rue chez l’esthéticienne. D’ailleurs, chaque chien manifestant dans le film a été crédité au générique, ce qui n’est pas le cas de certains collaborateurs du tournage. Qui n’ont heureusement pas été maltraités. Je parle des assistants bien sûr.