LA CANONNIÈRE DU YANG-TSÉ

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Le costume de marin de la Navy sied particulièrement bien à Steve McQueen dans « La canonnière du Yang-Tsé » que vous allez voir. C’est un film de guerre signé Robert Wise sorti en 1966 dont l’action se situe en Chine en pleine guerre civile entre communistes et nationalistes. Un vrai et grand film de fleuve, jusqu’aux sources de la tragédie humaine. Sur la canonnière et sur les quais on reconnaitra Richard Attenborough, Richard Crenna et Candice Bergen. Cette épopée néocoloniale aux décors somptueux, est empreinte d’une bienveillance toute chrétienne, complètement missionnaire. Les amours interraciales, les amitiés viriles ne peuvent rien face au rouleau compresseur de l’histoire. Bref c’est du cinéma de grand spectacle d’un lyrisme douloureux comme on ne sait plus en faire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES 55 JOURS DE PÉKIN DE NICHOLAS RAY (1963) (Isolé dans le quartier des ambassades à Pékin, les forces occidentales résistent à l'assaut des nationalistes chinois et des redoutables "boxers". Casting international, brillante reconstitution, film puissant quoique idéologiquement douteux, "les 55 jours..." est un des sommets de la superproduction hollywoodienne des années 60.) ou encore APOCALYPSE NOW DE FRANCIS FORD COPPOLA (1979) (Il s'agit là encore de remonter un fleuve, jusqu'aux sources des ténèbres, pour paraphraser le titre du roman de Joseph Conrad dont le film est inspiré.).

Ils devaient tourner 9 semaines, ils sont restés sept mois. « La canonnière du Yang-tsé » fut victime de la malédiction de ces grands films perdus dans la lointaine Asie. Le film fut tourné de novembre 1965 à juin 1966, à Taïwan, Hong Kong qui était encore sous mandat britannique et au Texas. Le San Pablo, la canonnière, fut construit spécialement pour le film et servit encore une dizaine d’années pour quelques productions locales. A l’origine, Robert Wise, le prestigieux cinéaste, voulait Paul Newman. Sauf que McQueen était une énorme star à l’époque. Il avait d’ailleurs fait ses débuts aux côtés de Newman en 1956 dans « Marqué par la haine », un film de… Robert Wise. Comme toujours le grand Steve ne fut pas facile : il persécuta le scénariste, fit une fugue en moto en pleine scène de bataille et sécha la moitié de la tournée de promotion. Mais il est comme toujours impérial dans le rôle de Jake Holman, le marin au grand cœur. Il faut signaler qu’il avait été, dans sa tumultueuse jeunesse, membre du corps des marines, spécialité la mécanique, ce qui a bien dû l’aider dans sa composition. Il recevra pour ce film la seule nomination à l’oscar de toute sa carrière. Quant à Wise c’est un des films dont il était le plus fier, au point d’organiser pendant de nombreuses années des fêtes commémoratives avec toute l’équipe. A l’époque pourtant il venait d’obtenir quatre oscars en cinq ans avec « West Side story » et « La mélodie du bonheur ». Quant à la jeune chinoise du film elle était en fait thaïlandaise et si elle est mentionnée au générique sous le nom de Marayat Andriane, on la connait surtout sous le nom d’Emmanuelle Arsan. Oui, celle qui aurait écrit les best-seller érotiques de la série « Emmanuelle ». Ah les raffinements mystérieux de la Chine lointaine…

Un budget confortable, un tournage en extérieurs à Taïwan et à Hong Kong, une star du gabarit de Steve McQueen... rien n'a été refusé par la 20th Century Fox à Robert Wise qui venait de réaliser pour le studio la Mélodie du bonheur. La Canonnière du Yang-Tsé sera beaucoup ...

Un film aux allures de superproduction, et qui en est une par son budget considérable, par sa reconstitution d'une époque aussi minutieuse qu'imposante, et par la longueur exceptionnel de son tournage. Une superproduction certes, mais qui adopte définitivement un ton intimiste... Le ...

Capable de s'attaquer à tous les genres (péplum, drame, science-fiction, musical...), Robert Wise propose en 1966, une longue fresque d'aventure et de guerre centré sur la guerre civile chinoise du milieu des années 1920... Et plus précisément avec le point de vue de Jack ...