LA DÉCHIRURE

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La déchirure retrace une page tragique de l'histoire du 20e siècle. Au Cambodge, le mouvement des Khmers Rouges, faction communiste révolutionnaire qui recrute ses miliciens dans les campagnes, prend de l'ampleur. En 1975, les Khmers s’emparent par les armes de la capitale Phnom Penh et envoie en camp la plupart de ses habitants. Le mouvement dirigé par Pol Pot dirigera le pays pendant quatre ans, et causera plus de 2 millions de morts.

Le film retrace cette histoire à travers un regard occidental, celui du journaliste Sydney Schanberg, travaillant à l'époque pour le New York times. Le film s'inspire de ses articles. Suivant les heurts politiques au Cambodge, Schanberg est un des rares journalistes qui parvient à rester dans la capitale cambodgienne après la prise du pouvoir par les Khmers. Le travail est difficile, dangereux, et s'il parvient à effectuer sa mission, c'est en partie grâce à la persévérance de son interprète, Dith Pran. Entre les deux hommes, une grande amitié se noue. Et lorsque le journaliste américain est finalement renvoyé aux Etats Unis, et que son interprète est envoyé en camp, c'est une toute autre aventure qui commence. Pranh connaît l'horreur du génocide et voit ses compatriotes exterminés; tandis que Shanberg essaie à distance de retrouver la trace de son ami.

La déchirure est un des plus grands films politiques jamais réalisés. Un film dense qui est à la fois un film de guerre, un témoignage passionnant sur le travail des journalistes en temps de conflit, une histoire d'amitié,  et la preuve que le cinéma est un outil puissant pour enregistrer les horreurs de commises par l'Homme afin de ne pas oublier. Grand succès lors de sa sortie en salles, le film sera nommé sept fois aux Oscar et en remportera trois, dont un pour l'acteur Haing S. Nor, qui joue l'interprète. C'était son premier rôle au cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver "UNDERFIRE" DE ROGER SPOTTISWOODE (Nick Nolte est un reporter suivant les conflits à la fin des années 70 au Nicaragua. Un grand fim sur les reporters en temps de conflit.) ou encore "LE SOMMEIL D'OR" DE DAVY CHOU (Les Khmers Rouges ont détruit toute la production cinématographique cambodgienne, et ont tué beaucoup d'artistes. Ce documentaire retrace l'histoire de ces films désormais invisibles.).

La déchirure a été tourné moins de dix  ans après les faits relatés. Un temps relativement court pour un film aussi ambitieux et compliqué logistiquement à tourner. On doit ce film grâce à la persévérance du producteur David Puttnam. David Puttnam fut le grand producteur anglais des années 70 et 80. C'est grâce à lui que virent le jour Midnight Express d'Alan Parker, Les chariots de feu de Hugh Hudson ou les Duellistes de Ridley Scott. Défricheur de sujets audacieux, capable de confier des projets d'envergure à des jeunes cinéastes, Puttnam fut un de ses producteurs-flibustiers,  doué d'un sens artistique fort et d'une capacité à obtenir les montages financiers les plus compliqués pour faire émerger des projets impossibles à produire de prime abord. Nommé dans les années  80 à la tête de la Columbia, Puttnam connaîtra plusieurs échecs retentissants qui mettront fin prématurément à sa carrière.

Pour mettre en scène La déchirure, Puttnam, toujours audacieux, fit appel à Roland Joffé qui n'avait jamais tourné de longs métrages. Joffé œuvrait à la télévision anglaise depuis une dizaine d'années et attendait son heure. Il se passionna pour cette histoire et rassembla autour de lui de nombreux talents pour réaliser le meilleur film possible. Bruce Robinson fut engagé pour écrire le scénario.  Ancien acteur et scénariste  déjà chevronné, La Déchirure fut pourtant son premier script à être mis en image. Bruce Robinson réalisera ensuite plusieurs films, dont Rhum express avec Johnny Depp, encore une histoire de journalistes ! A la photo, le brillant Chris Menges, qui réalisera ensuite un autre film situé dans un conflit en terre étrangère, Un monde à part au sujet de l'Apartheid.  Sans oublier, pour réaliser une musique inoubliable le compositeur Mike Oldfield. Célèbre pour ses albums de rocks progressifs, Oldfield n'avait travaillé qu'une seule fois pour le cinéma. Et contrairement à ce qu'on dit souvent ce ne fut pas pour L'exorciste. William Friedkin utilisa son album Tubullar Bells dans l'inoubliable introduction mais Oldfield ne travailla pas directement sur le film. Non sa première musique fut composée au début des années 70 pour Une jeune fille assassinée, un film oublié de Roger Vadim. Tous ces talents réunis permirent à La déchirure d'être un film exceptionnel.

Dans les années 80, avant et après La déchirure, il y eut beaucoup de films traitant du travail des journalistes étrangers en tant de guerre. Parmi les meilleurs, citons L’année de tous les dangers de Peter Weir avec Mel Gibson dans le rôle d’un reporter australien envoyé en Indonésie alors que des mouvements communistes tentent de déstabiliser le Président Soekarno qui cherchait à préserver l’équilibre du pays depuis son indépendance en 1945. En 1983, Nick Nolte suit les heurts au Nicaragua à la fin des années70. Comme dans La Déchirure, il est accompagné de son fidèle traducteur qui lui permet de mieux appréhender la situation locale. En 1986, Olivier Stone réalise Salvador. On y suit un journaliste américain interprété par James Woods parti dans ce pays d’Amérique du Sud raconter la vie des habitants sous la dictature militaire.

Vainqueur de la Palme d'or à Cannes et de trois oscars (meilleur second rôle masculin pour Haing S. Ngor, meilleure photographie et meilleur montage), La déchirure raconte le destin de deux journalistes pris dans les tourments de la guerre, au Cambodge. On a souvent vu des films ...

17 avril 1975 : date très noire de l'histoire de l'humanité ! Les Khmers rouges pénètrent dans Phnom Penh. Avec eux, fanatisés jusqu'à l'inconcevable par l'idéologie communiste, ce n'est pas la paix qui s'installe dans la capitale du Cambodge, mais au contraire un régime ...

Il y a des films qui laissent une trace dans votre vie, des films qui, quand vous ressortez du cinéma changent votre vision du monde radicalement, vous avez changé, vous êtes bouleversé.. et vous décidez de retourner voir ce chef d'oeuvre. Vous refaites la queue pour admirer ...