LA DUNE

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C’est en lisant un fait divers que le réalisateur israélien Yossi Aviram a trouvé l’inspiration de son premier long métrage : un homme dont on ignorait l’identité avait été retrouvé sur une plage en Angleterre. Dans La Dune, tourné entre Israël et la France, Yossi Aviram imagine donc la quête des origines qui se cachent derrière l’inconnu, en apparence amnésique, que l’on retrouve sur une plage française.

Ce premier film est aussi peuplé d’éléments plus autobiographiques : la passion du réalisateur pour les échecs, son expérience de guide dans le désert, mais aussi le couple homosexuel de son film, qui est inspiré de la relation de l’oncle de Yossi Aviram avec son compagnon depuis 35 ans : un couple que le réalisateur avait filmé dans le cadre d’un documentaire, Deux vieux garçons, en 2009.

Pour le public français, l’un des grands plaisirs du film tient d’ailleurs dans l’interprétation de ce couple par Niels Arestrup et Guy Marchand, réunis pour la troisième fois à l’écran. Le premier avait beaucoup impressionné Yossi Aviram dans Un Prophète de Jacques Audiard, un film qui a rencontré un gros succès en Israël, tandis que le second l’a séduit, dit-il, par "sa douceur, sa nonchalance, son charme et son bagage cinématographique". 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'HOMME SANS PASSÉ (La quête d'identité d'un héros amnésique est au coeur du film) ou encore TU MARCHERAS SUR L'EAU (Le film, tourné entre l'Allemagne et Israël, a lui aussi pour héros Lior Ashkenazi).

Pour incarner le très silencieux personnage principal de La Dune, Yossi Aviram a choisi Lior Ashkenazi, un acteur israélien connu pour la fidélité de sa collaboration avec le réalisateur Eytan Fox, dont la plupart des films sont sortis en France, notamment Tu marcheras sur l’eau et The Bubble. Le charisme du comédien se révèle essentiel pour la progression du récit, dans lequel, comme l’explique son auteur, "les silences et la suggestion occupent une place centrale".

Les rôles secondaires du film sont tenus par Emma de Caunes et Mathieu Amalric. La première, dont l’image rock’n’roll a séduit le réalisateur, lui permettait d’amener de la lumière parmi des hommes sombres, tandis que Mathieu Amalric lui a offert sa présence pour une unique séquence face à Niels Arestrup. Une confrontation que Yossi Aviram a vécue comme la rencontre de deux monstres du cinéma français.

La figure du personnage amnésique peuple le cinéma, tous genres confondus. On citera notamment le héros du Paris, Texas de Wim Wenders et du Memento de Christopher Dolan, mais aussi le personnage principal de L’Homme sans passé d’Aki Kaurismaki, sans oublier le Jason Bourne de La mémoire dans la peau ni l’amnésique volontaire imaginé par Michel Gondry dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind.