LA FAMILLE WOLBERG en VOD
- De
- 2009
- 79 mn
Simon Wolberg est le maire d’une petite ville su Sud-Ouest. Il est aussi le père de Delphine et de Benjamin ; il est encore le mari de la belle Marianne qu’il aime comme un fou ; il est toujours le fils de son père, veuf, avec lequel il se rend chaque année sur la tombe de sa mère. Tout va bien en apparence et tout va mal en réalité.
- Drame
- Belgique | France
- Tous publics
- VF
1 MIN AVANT
Ce premier long métrage d’Axelle Ropert, critique de cinéma aux Inrockuptibles et au Cercle sur Canal +, auteur en 2005 d’un court métrage, Etoile Violette, et scénariste des films de Serge Bozon (L’Amitié, Mods, La France) a des saveurs d’autobiographie. Pourtant, selon la réalisatrice, il n’en est rien. C’est plutôt l’envie de déjouer les codes du film de famille, en tant que cinéphile et spectatrice, qui a présidé chez elle à l’écriture et à la réalisation de cette œuvre singulière.
L’originalité du film tient dans son contrepied permanent des scènes «à faire». Les personnages sont tous des archétypes qui échappent au «déjà-vu». Le père est un homme autoritaire et fantasque, plein de fougue et de désirs, de mélancolie et d’amour, qui voudrait plier la réalité à sa volonté mais voit bien qu’il n’y arrive pas. L’épouse adultère n’est jamais vue avec son amant : quand elle fait l’amour l’après midi, c’est avec son mari. Ses rêves ont sans doute pris du plomb dans l’aile, mais elle se bat pour ne pas céder à toutes ces sirènes qui lui crient de partir (à commencer par son propre frère) : « Que savez-vous de ce que j’ai dans le cœur ?», répond-elle. Benjamin, 10 ans, est un grand petit garçon ou un petit grand garçon, il navigue entre les deux comme il saute d’un côté puis de l’autre, dans une très belle scène où son oncle lui explique avec exemple à l’appui ce que signifie «être dans la vie ou à côté».
Quant à Delphine, elle souhaite pour ses 18 ans un bel anniversaire, mais envisage surtout de partir, avec un amoureux qu’elle semble brandir sans que personne n’en connaisse l’existence, pour étudier à Lille. Chacun dans cette famille a son secret bien gardé tout au fond de lui, ça n’empêche ni l’amour, ni la légèreté, mais ça donne à la cohésion de ce groupe d’individus liés par le mariage et le sang quelque chose de flottant. «Remove this doubt», Ecarte ce doute, est le titre d’une des chansons des Supremes (la «soul» est une des passions de Simon) qui tourne sur un pick-up et donne le LA à la bande-son, elle aussi inattendue. Mélodrame ou comédie mélancolique, le film d’Axelle Ropert oscille d’un monde l’autre, et raconte qu’il n’y a pas de famille idéale, qu’on veuille l’aimer ou la quitter. Entre tragique et comique, le décalage systématique du ton finit par rendre le propos fuyant. C’est à la fois la faiblesse et la force de ce film imparfait mais furieusement vivant.
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VIE DES MORTS DE ARNAUD DESPLECHIN (1991) (Dans une petite ville de province, la vie tumultueuse d’une famille originale, ici réunie par une tragédie : la tentative de suicide d’un cousin.) ou encore LA FAMILLE BELIER DE ERIC LARTIGAU (2014) (L’histoire d’une famille qui porte son nom dans le titre, avec, aussi, François Damiens dans le rôle du père.).