LA FILLE À LA VALISE

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Aida jeune provinciale de condition modeste, tente de retrouver Marcello, jeune et riche playboy qui l'a abandonnée après quelques jours d’aventure amoureuse et des promesses en veux-tu en voilà. Elle sonne à la porte de la maison familiale de celui-ci, qui envoie son jeune frère, Lorenzo, l'éconduire en lui disant qu'elle s'est trompée d'adresse. Lorenzo de son côté est touché par la détresse et la beauté d'Aida. Débute alors une histoire d'amour impossible entre un innocent et idéaliste adolescent de la bourgeoisie et une jeune femme de province qui rêve essentiellement de s'en sortir.

Réalisé par Valerio Zurlini décédé en 1982 à l’âge de 56 ans et à qui l’on doit également entre autres films, Le Désert des Tartares, La Fille à la valise compte dans sa distribution Claudia Cardinale, Angelica dans Le Guépard de Luchino Visconti, Jacques Perrin, le prince charmant dans Peau d’âne de Jacques Demy, Gian Maria Volonte remarqué dans Pour une poignée de dollars de Sergio Leone, et dont La Fille à la valise fut le premier film. Et aussi Romolo Valli l’un des principaux protagonistes du film Le Jardin des Finzi-Contini de Vittorio de Sica.

Tourné en noir et blanc, La Fille à la valise possède tout le charme de ces films italiens du début des années soixante où les filles étaient sublimes, les garçons beaux et charmeurs et les scénarios souvent construits autour du thème de la jeune fille séduite et abandonnée. Un cocktail qui fonctionnait très bien et que l’on prend toujours un malin plaisir à redécouvrir en dépit des décennies qui nous séparent de la période où ces œuvres furent tournées. Un cinéma en fin de compte qui ne prend pas une ride.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SEDUITE ET ABNDONNEE (Dans ce film de Pietro Germi une jeune fille est également laissée pour compte après avoir été dupée amoureusement.) ou encore JOURNAL INTIME (Cette oeuvre marquait une deuxième collaboration entre le cinéaste Valerio Zurlini et Jacques Perrin peu de temps après "La Fille à la valise".).

Valerio Zurlini, le réalisateur de La Fille à la valise, a failli tourner Le Jardin des Finzi-Contini, l’un des films majeurs de Vittorio de Sica par la suite. Il ne le fit pas pour de simples raisons de désaccord profond avec les producteurs du film en question, et qui remontaient à une époque bien antérieure au projet. Les producteurs en question tentèrent une réconciliation dans le but de voir Zurlini prendre le film en mains, mais ce dernier rendit la chose difficile campant sur ses positions et préférant s’abstenir plutôt que d’effacer ses vieilles rancoeurs. Cela dit Zurlini n’eut de cesse de rappeler par la suite à quel point Le Jardin des Finzi-Contini de Vittorio de Sica comportait des similitudes avec Eté violent qu’il avait lui-même réalisé plusieurs années auparavant, notamment à travers la manière de traiter le malaise intérieur des personnages dans le cadre d’un contexte socio politique difficile.

Il est vrai que la patte cinématographique de Valerio Zurlini a ceci de particulier, qu’elle traite systématiquement le drame vécu par les protagonistes en le transférant aux éléments environnants aussi bien dans la société que dans la nature. Cette empreinte zurlinienne si l’on ose ainsi s’exprimer, faite de paysages et de contexte sociétal enrichis des états d’âme des héros de l’histoire, est particulièrement présente dans trois des films du cinéaste, Eté violent, Journal intime pour lequel il obtint le Lion d’Or à Venise en 1962 et La Fille à la valise auquel vous venez d’assister et qui fut à l’orée des années soixante couronné d’un succès aussi bien public que critique.

Mais la carrière de Zurlini ne connut pas que des bonheurs. En effet l’homme tourna quelques films de petite envergure voués au semi échec avant de renouer avec la qualité qui marqua ses débuts, notamment à travers Le Professeur en 1972, avec Alain Delon et Lea Massari dans les rôles principaux, et puis Le Désert des Tartares son dernier film, adapté du roman de Dino Buzzati et tourné en 1976 avec une distribution prestigieuse qui compte Jean-Louis Trintignant, Philippe Noiret, Vittorio Gassman, Laurent Terzieff, Max Von Sydow et Jacques Perrin entre autres. Et une musique signée Ennio Morricone. Ce film étant considéré par beaucoup comme l’œuvre la plus forte de Valerio Zurlini.

Attention messieurs, la fille à la valise pourrait bien vous faire tourner la tête, et pour plus d'une (bonne) raison. Sous ses airs légers, il parvient, en fin de parcours, à se frayer un chemin vers ce petit coeur essoufflé qu’est le notre, pour lui faire avaler une belle ...

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