Hal Needham, de son prénom complet Harold Brett, c’est un peu le Remy Julienne américain. Cascadeur au départ, il a démarré sa carrière en sautant d’un avion en marche sur le dos d’un cheval. Puis il a enchainé les cabrioles dans quelques 4500 épisodes de séries télé, au nombre desquelles Drôles de Dames et Star Trek. Sa cascado-filmographie compte aussi 310 longs métrages, dont Little Big Man et La Conquête de l’Ouest.
Ses techniques de cascades sont souvent devenues des normes pour le cinéma. C’est ainsi qu’au début des années 60, après avoir vu des perchistes à l’entraînement, il a installé des ballons gonflables aux points de chute, permettant ainsi aux cascadeurs de sauter de hauts immeubles. En 73, sur le tournage de White Lightning, film d’action et d’alcool en voitures, déjà, Needham se retrouve doublure de Burt Reynolds. Une rencontre qui va faire des petites, et des cartons au box office, à commencer par Cours après moi, shérif, son premier film comme réalisateur.
Sorti en 77, soit un an avant La Fureur du danger, Cours après moi, shérif est film sans complexe à base de trafics d’alcool, de poursuites en bagnoles et de flics ridiculisés, où on retrouve déjà Sally Field au générique; ainsi que Jackie Gleason dans le rôle du shérif... Avant de donner naissance à deux suites ciné et une mauvaise série télé, le film fut un énorme hit commercial, 4e succès de l’année aux USA après La Guerre des étoiles, Rencontres du 3e type et La Fièvre du samedi soir.
Un success-story à ne pas confondre, même si elles se ressemblent, avec celle de Shérif, fais-moi peur, signée Gy Waldron, qui fut d’abord un petit film en 75, Moonrunners, avant de donner naissance à une énorme série télé de 147 épisodes, diffusée de 79 à 85.
Needham et Reynolds se retrouveront pour une autre course de voiture, L’Equipée du Cannonball, en 81, une course à travers les USA, avec de grosses vedettes (Jackie Chan, Farrah Fawcett, Roger Moore, Dean Martin), de grosses blagues et une limitation de vitesse à 55 miles à l’heure. Carton commercial, le film et sa suite en 84, marqueront la fin d’une époque et le début d’une longue traversée du désert pour Burt Reynolds, jusqu’à sa renaissance dans Boogie Nights en 97, sous la caméra de Paul Thomas Anderson, et sa nomination aux Oscars pour son rôle de roi du porno.
Si vous aimez cette ambiance d’artifices et de cascades, n’hésitez pas à enchaîner avec The Stunt Man, Le Diable en boîte en français, un film de Richard Rush en 80, avec Peter O’Toole et Barbara Hershey, où un fugitif prend la place d’un cascadeur sur un tournage, avant de tomber amoureux de l’actrice principale. Un film dont la musique est excellente, où on joue en permanence avec la frontière entre réalité et fiction, et qui fut nominé 3 fois aux Oscars.