LA LUTTE DES CLASSES

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C’est une histoire qui explore la solidité de nos convictions et nous confronte à nos certitudes et au pragmatisme de la vie… Je m’explique : le film de Michel Leclerc s’attache aux pas de la famille de Corentin, tout juste arrivée dans un pavillon de banlieue. Sofia, la maman, est avocate d’origine maghrébine et a grandi dans la cité toute proche. Paul, le papa, est batteur d’un groupe de rock et cultive une belle ambition : ne pas en avoir !   

Ce sont ce qu’on appelle des bobos, bien décidés à explorer toutes les richesses de leur nouvel environnement. Mais, lorsque Corentin voit un à un tous ses copains partir vers l’enseignement privé alors que ses parents s’obstinent à le laisser dans le public, se pose le problème des convictions dont je parlais plus haut. Faut-il s’y accrocher ou bien les contourner, quitte à y perdre un peu de son âme…

Voilà posé le tendre et joli message de cette « Lutte des classes » dans laquelle Leïla Bekhti et Edouard Baer forment un couple attachant et drôle…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NEUILLY SA MERE (Découvrir l'école en banlieue peut avoir des conséquences inattendues sur son entourage : ces deux comédies le prouvent...) ou encore LES PROFS (Ah, l'école : vaste sujet de comédie, que ce soit vu des parents ou du côté des enseignants...).

L’une des forces du film de Michel Leclerc est d’être basé sur un casting qui fonctionne avec la force de l’évidence. C’est le cas de tous les longs métrages du réalisateur : Kad Merad et Elsa Zylberstein dans « J’invente rien » étaient à l’affiche du tout premier, suivis par Sara Forestier et Jacques Gamblin dans « Le nom des gens » puis par Sara Forestier encore et Eric Elmosnino dans « Télé gaucho » ou Jean-Pierre Bacri et Mathieu Amalric dans « La vie très privée de Monsieur Sim ». Cette fois vous l’avez vu, Leïla Bekthi et Edouard Baer forment à merveille ce couple de parents confronté à une profonde remise en question de leur idéaux…

Edouard Baer il est vrai excelle dans ce style de personnage qui semble toujours aux limites de ses possibilités, évoluant comme un funambule sur le fil de sa propre vie… On le dit fantasque, lunaire, il est en fait un comédien poète à tendance surréaliste voire impressionniste ! Il suffit de jeter un œil avisé à sa filmographie pour s’en rendre compte et ce dès son premier film, « La révolution française » de Robert Enrico en 1989, dans lequel il jouait un pendu ! En 1996 on le remarque vraiment dans « L’appartement » de Gilles Mimouni puis dans « Rien sur Robert » de Pascal Bonitzer deux ans plus tard mais c’est en 2002 qu’Edouard Baer obtient la reconnaissance du très grand public. Alain Chabat exploite à fond son don pour le verbe en le transformant en scribe irrésistible avec le personnage d’Otis dans « Astérix et Obélix mission Cléopâtre ».

L’immense succès populaire du film propulse l’acteur dans un autre registre et lui donne accès à des comédies comme « Double zéro », des films d’action comme « Les brigades du tigre » et même au rôle-titre d’Astérix dans l’épisode « Au service de sa majesté » en 2012. Parallèlement, Edouard Baer entame aussi une carrière de réalisateur avec des films plus fidèle à sa personnalité : « La bostella », « Akoibon » et « Ouvert la nuit » forment un ensemble succulent, atypique et irrésistible pour qui sait apprécier l’humour un peu désespéré du bonhomme !

Abonné aux thématiques politiques (Le nom des gens, Télé gaucho), Michel Leclerc persévère dans sa dissection des contradictions de la gauche en abordant cette fois-ci la question de l'éducation et plus particulièrement celle de la mixité sociale dans les écoles. Le ton ...

Quiconque évoque Michel Leclerc se réfère immédiatement à La nom des gens, en oubliant qu'il est aussi, entre autres, l'auteur de l'hirsute Télé Gaucho. La lutte des classes est en quelque sorte son héritier, des années plus tard, en montrant que les rebelles vieillissent ...

Voilà une comédie rondement menée. Filmée avec les pieds, Michel Leclerc après le très inégal "Monsieur Sim" sauvé par la présence de Jean-Pierre Bacri, nous concocte une plongée dans la laide banlieue, en suivant une famille de classe moyenne qui y reste volontairement ...