LA MARIÉE EST UNE GROSSE SALOPE

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Avec Harry Reems, homme d’âge mur plutôt à l’aise avec ses parties génitales, vient de se marier à une jeune femme qui, elle, ne connaît pas grand chose des aléas du coït.   Encore vêtue de ses habits nuptiaux, la belle blonde se fait lécher l’entrejambe par son mari vorace. Un témoin débarque à son tour pour improviser avec le couple un triolisme sur un billard. Et ce avant qu’un quatrième larron ne débarque avec une bouteille qu’il manie avec un certain tact dans un fondement intime de la dame. Et les ébats continuent ainsi de plus belle. Avec la mariée, des témoins de la mariée, des amis du marié et des amies du marié et de la mariée… Tous se mélangeant par groupe de deux, trois ou quatre, qui sur un lit et qui sur un canapé. 

Le réalisateur de ces ébats, John Procter au générique, serait en fait un certain Sid Shepherd. Une grande question demeure alors : pourquoi prendre un pseudonyme absurde quand on est déjà soi-même totalement inconnu ? Sid Shepherd n’ayant à priori que ce seul film X à son actif. 

Si Back Door Brides – titre original – est un simili gonzo tout ce qu’il y a de plus classique, on appréciera quand même le côté vintage du film.  Réalisé en 1986 sur pellicule, La mariée est une grosse salope (ça c’est un titre français romantique !) a l’avantage de réunir tout le gratin du porno mâle US de l'époque, de Harry Reems à Ron Jeremy en passant par Tom Byron et  Rick Savage. Sans oublier la charmante Bunnie Blake, blonde peroxydée et starlette éphémère du genre entre 1985 et 1989. A noter que le film, suite à son gros succès en vente et location VHS,  eut droit à trois suites tout aussi cochonnes.   

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MAUD (Signé Michel Caputo, stakhanoviste du porno français des années 70, un film X qui joue la carte du vaudeville sur fond de pénétrations débonnaires.) ou encore 24 H D'AMOUR (Un porno au ton rohmérien sur les aléas sexuels d'un couple fraîchement marié.).

Si le réalisateur de La Mariée est une grosse salope est un inconnu notoire, il n’en va pas de même pour le casting composé des mousquetaires du sexe les plus demandés de l’âge d’or du porno américain.

A commencer par le légendaire Harry Reems, le marié de la mariée, célèbre moustachu queutard, qui commença sa carrière de hardeur au tout début des années 70 avant même que le cinéma pornographique ne soit officialisé. Devenu mondialement célèbre pour avoir été l’heureux partenaire de Linda Lovelace dans le mythique Gorge Profonde, premier classique du porno d’outre atlantique, Harry Reems manqua de peu d’avoir un  important second rôle dans Grease aux côté de John Travolta avant que la proposition ne tombe à l’eau en raison de son passif d’acteur X. Retiré du milieu en 1989, Harry Reems devint agent immobilier  avant de se convertir au christianisme après avoir épousé une femme qui ne jurait que par Jésus et l’eau bénite. Il est décédé à 66 ans en mars 2013. 

Né le 12 mars 1953, Ron Jeremy, l’homme à la bouteille dans le film, est le stakhanoviste absolu du cinéma porno américain. Acteur, hardeur, réalisateur, scénariste, producteur, il n’a jamais arrêté depuis ses débuts dans les années 70 et compte - du moins officiellement - pas moins de 1500 rôles à son actif. Y compris des apparitions et autre caméos dans des films traditionnels comme Killing Zoe de Roger Avary,  Paiement cash de John Frankenheimer ou Captain Orgazmo, comédie délirante de Trey Parker, créateur de la série animée South Park.  Ron Jeremy a eu droit en 2011 à un documentaire sur sa personne  intitulé Porn star : The Legend of Ron Jeremy.