LA MORT DE BELLE

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On a tendance à retenir de la carrière d’Edouard Molinaro ses comédies débridées type Hibernatus, La Cage aux folles, L’Emmerdeur et Pour cent briques… t’as plus rien. Mais avant le milieu des années 60, il versait plutôt dans le polar que la gaudriole.

La Mort de Belle, adaptation d’un roman de Georges Simenon, est un film policier, oui, mais pas traditionnel. À défaut de suivre l’enquête de trop près, Molinaro procède à une superbe étude de personnage : Stéphane Blanchon, joué par Jean Desailly.

Blanchon, prof dans un établissement scolaire, est soupçonné d’avoir étranglé Belle, une jeune Américaine qu’il héberge avec sa femme, retrouvée morte dans sa chambre. Pourtant Blanchon, homme tranquille, n’a pas le profil… Existentialiste et psychologique, La Mort de Belle vous laissera sans voix.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MONSIEUR HIRE (Monsieur Hire de Patrice Leconte est lui aussi tiré des oeuvres de Georges Simenon.) ou encore GARDE À VUE (La musique du film de Claude Miller est signée Georges Delerue, comme celle de "La Mort de Belle".).

La Mort de Belle est une adaptation du roman du même nom écrit par Georges Simenon, le maître du roman policier. C’est un livre qu’il écrit en 1952 alors qu’il habite aux Etats-Unis depuis 1946. Après avoir vécu en Californie, il s’installe dans une grande demeure dans le Connecticut à Lakeville et c’est justement là que se déroule son récit. Au cinéma, l’action est transposée en Suisse, à Genève, et le professeur qu’on soupçonne sur papier, Spencer Ashby, reprend un nom plus francophone : Stéphane Blanchon. La Mort de Belle fait partie des 117 romans durs de Simenon, c’est à dire ceux dans lesquels Maigret n’apparaît pas et non soumis aux codes des enquêtes policières au carré.

Stéphane Blanchon, le professeur de français au centre de La Mort de Belle, est réputé comme l’un des meilleurs rôles de l’acteur Jean Desailly, décédé en 2008 à l’âge de 87 ans. Il a 41 ans quand il l’interprète. D’abord formé sur les planches, sa notoriété ne cessera de grandir au cinéma avec La Mort de Belle bien sûr, mais aussi Maigret tend un piège, où il joue face à Jean Gabin, ou Le Doulos de Jean-Pierre Melville dont il partage l’affiche avec Jean-Paul Belmondo et Serge Reggiani. Il a par ailleurs joué sous la direction de Truffaut (pour La Peau douce), Henri Verneuil (pour Le Serpent), Georges Lautner (Le Professionnel), Robert Enrico (Pile ou face) ou René Clair (dans Les Grandes Manœuvres)…

Le scénario de La Mort de Belle est signé Jean Anouilh, oui, LE Jean Anouilh dont vous avez étudié les pièces au lycée, par exemple  Eurydice ou Antigone, fameuse relecture de Sophocle. Grand dramaturge, Jean Anouilh a également travaillé pour le cinéma et la télévision, plus d’une vingtaine de travaux de scénariste et de dialoguiste. Il a notamment adapté les dialogues de Ben Hur en français. C’est fou, non ?

Une jeune américaine trouve la mort par strangulation dans la chambre qu'elle occupe chez un couple sans histoire, près de Genève. Le roman de Simenon a été transposé d'Amérique en Suisse, avec des dialogues signés Jean Anouilh. Davantage que l'identité de l'assassin, ...

Dans une maison située en Suisse, une jeune américaine va être assassinée alors que le mari dormait et que l'épouse était partie à une soirée. L'homme n'a aucune preuve à charge, mais les soupçons vont peser peu à peu sur lui, de sorte qu'il va commencer à s'enfoncer ...

Aux yeux du grand public, Edouard Molinaro reste d'abord un réalisateur de comédies, lui qui connut de gros succès populaires avec des adaptations de pièces de boulevard telles que "La cage aux folles", "L'emmerdeur", "Oscar", ou encore "Hibernatus". Pourtant, comme beaucoup ...