LA NOUVELLE VIE DE PAUL SNEIJDER

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Après plusieurs années en tant que réalisateur de séries télévisées telles que Borgia ou Versailles, Thomas Vincent revient à ses premières amours avec cette histoire émouvante d’un homme en quête d’une nouvelle vie. Ce film, La nouvelle vie de Paul Sneijder est l'adaptation d'un roman de Jean-Paul Dubois, paru en 2011 sous le titre Le cas Sneijder. Le réalisateur Thomas Vincent est fan du romancier, et cherchait depuis longtemps à adapter une de ses oeuvres. Paul Sneijder est ici incarné par un Thierry Lhermitte que l’on n’avait plus vu aussi poignant.

Tandis que l'hiver québécois s'éternise, le froid vient de s'abattre à jamais dans le coeur de Paul Sneijder : il vient de perdre sa fille aînée issue d’une première union, dans un accident d’ascenseur auquel lui-même a réchappé de justesse.

Mais c’est encore le froid qui l’accueille chez lui : sa seconde femme et ses fils recouvrent son deuil de silence et lui mettent une pression constante pour qu’il intente un procès contre la compagnie d’ascenseur qui leur rapporterait une importante somme d’argent. Mais Paul refuse cette existence qui le pèse désormais. Devenu claustrophobe, il rêve d’espaces et de liberté. Il quitte son travail pour devenir promeneur de chiens, première étape vers sa reconstruction.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE COEUR RÉGULIER (Alice vient de perdre son frère Nathan, avec qui elle n'avait plus vraiment de liens... Une quête comme pour Paul Sneijder) ou encore J'AI TUÉ MA MÈRE (Un film qui se passe également au Québec).

Délicat. Tel est le mot qui revient inlassablement après la vision de ce film tiré du livre. Si l’émotion affleure souvent, elle n’est jamais pesante. Car Thomas Vincent y appose des touches d’humour, des moments d’absurde comme ceux avec le patron de la compagnie de promeneurs de chiens qui ne pense qu’aux nombres premiers, sans perdre de vue l’espoir qui bouillonne encore à l’intérieur de son personnage. Paul survit en se donnant pour objectif de gagner une liberté qui ne lui était plus acquise depuis longtemps.

Le film n’aurait pas eu un tel recul sur son sujet sans son casting impeccable : Thierry Lhermitte, grave et cynique ou Géraldine Paihlas que l’on avait rarement connue aussi dure et manipulatrice. Peut-être que l’ex-acteur du Splendid s’est inspiré de sa propre vie, lorsqu’il décida un jour de tout quitter, pour vivre pendant un an et demi sur un bateau et s’éloigner des plateaux de cinéma. En revanche, il a dû essuyer une toute autre météo, puisque le tournage de La Nouvelle vie de Paul Sneijder s’est déroulé pendant l’implacable hiver québécois, avec des températures tutoyant les moins 30 degrés.

Rarement la mort d’un enfant, même s’il s’agit d’une jeune femme adulte, n’aura été traitée avec autant de douceur. Ici, nulle hystérie, nulle crise lacrymale. Tout se fait par petites touches. Un mot, un regard, qui en disent tout aussi long. On calfeutre ses sentiments comme la neige recouvre le sol. Mais quand revient le printemps, la vie l’emporte, inlassablement. Paul découvre qui il est vraiment, ce qui compte désormais pour la seconde partie de son existence. Et sa famille, qui en était le pilier, se délite sous ses yeux. Une femme qui le trompe, des enfants carriéristes et tous qui n’ont de cesse d’attendre le procès contre la compagnie d’ascenseur qui les rendra riches sur le dos de leur demi-sœur disparue. Paul quitte l’hiver comme un papillon sa chrysalide. Il s’envole. Et nous avec lui. 

La Nouvelle Vie de Paul Sneijder est une très bonne comédie dramatique franco-canadienne réalisée par Thomas Vincent, coécrite par Yaël Cojot-Goldberg d’après le roman Le cas Sneijder écrit par Jean-Paul Dubois.... qui met en scéne (sur des très belles images de Ronald ...

Adapté de "Le Cas Sneijder" de Jean-Paul Dubois, Thomas Vincent offre un film étonnant et je reste franchement surprise, n'ayant pas été, depuis longtemps, séduite par le cinéma français. Une vision acerbe et sombre sur la communication et les choix traitée par le deuil. ...

J’ai lu quelque part cette accroche : « Qui n’a jamais voulu changer de vie ? », sans doute signée de quelqu’un qui n’avait pas vu le film. Mais bien sûr, on a tous envie qu’il nous arrive un drame personnel terrible qui nous réduise à néant et nous OBLIGE à changer ...