LA PART DES ANGES

en VOD

Ah, l’Ecosse…Ses kilts, son monstre du Loch Ness, ses rugueux rugbymen, son crachin et bien sur son whisky ! C’est plutôt à ce dernier aspect du pays du chardon que Ken Loach a choisi de s’attacher…

Son film suit les pas d’une bande de petits malfrats qui voudrait se transformer en cambrioleurs de haut vol. Un peu comme si les « Pieds nickelés » voulaient jouer à Ocean’s eleven ! Vous allez découvrir Robbie, jeune délinquant récidiviste tout jeune papa, qui  pour échapper à la prison va devoir effectuer des travaux d’intérêt général. Une peine transformée en bonheur par Henri, un éducateur amateur de whisky, dont la passion va déteindre sur Robbie et ses alcooliques…pardon ses acolytes, au point de leur faire imaginer un braquage inédit : celui d’un tonneau inestimable de pur malt…

La suite appartient à l’univers de Ken Loach : entre constat social et réflexion bien senties sur notre société de consommation, cette Part des anges est justement à consommer sans aucune modération !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver OCEAN'S ELEVEN (Une bande de braqueurs, une cible et un but : s'en emparer par tous les moyens ! Ken Loach comme Steven Soderbergh multiplient les obstacles sous les pas de leurs petits malfrats. Las Vegas ou Ecosse, peu importe le décors pourvu qu'on ait l'ivresse de l'action et du rire !) ou encore COMME UN HOMME (Deux manières d'envisager la menace de la prion chez les jeunes délinquants : y échapper en travaillant pour la société mais en détournant la loi autant que possible, ("La part des anges"), ou se venger du système en se mettant hors-la-loi, ("Comme un homme")...).

Une comédie signée Ken Loach…Les fanatiques du cinéaste britannique ont du croire à une blague justement quand a été annoncé le sujet de La part des anges ! Il est vrai que le réalisateur de Ladybird, Land of freedom ou Sweet sixteen ne nous a pas habitués aux éclats de rire. Son registre, mêlant message social et gueules cassées, est l’un des plus marquants du cinéma réaliste européen. Une marque de fabrique qui lui a valu la reconnaissance de ses pairs. Trois prix du jury à Cannes, (dont celui de La part des anges en 2012) et même une palme d’or en 2006 pour Le vent se lève.  Ken Loach y abordait un des thèmes fondateurs de son cinéma : la révolte contre les puissants, en l’occurrence les anglais occupant l’Irlande…

Dans le film que vous venez de voir, le propos est donc plus léger. On rit même de bon cœur aux mésaventures de Robbie et sa bande. Et pourtant, l’histoire du film vient d’une réalité économique effrayante : plus d’un million de jeunes anglais sont désormais au chômage. Certains pour s’en sortir, n’ont d’autre solution que de voler et en bout de ligne, passer par la case prison. Cette inspiration liée à la crise, Ken Loach a pu la creuser grâce au renfort de son scénariste fétiche, Paul Laverty. Un élément précieux à son inspiration : ces deux-là ont imaginé une bonne douzaine de films et comptent bien ne pas s’arrêter là. Laverty est lui-même très impliqué politiquement : droits de l’homme au Nicaragua, opposition à l’impérialisme américain en Amérique du sud ou défense des Palestiniens, on ne peut pas dire qu’il ait choisi les causes les plus faciles à défendre !

Il en a été de même pour le choix de l’un des acteurs principaux de La part des anges : le whisky ! Pas question pour Ken Loach de mettre en valeur un produit de terroir à la base, devenu objet de consommation massive et donc industriel. Résultat : les distilleries qui apparaissent à l’écran sont toutes des entreprises indépendantes, surtout pas rattachées aux grands groupes qui se partagent le marché écossais...

Devant vous, incontestablement, l'un des meilleurs films de l'année ! On l'attendait avec plus que de impatience ; le nouveau-né du grand Ken Loach. Et si l'affiche et le mot « comédie » peuvent faire croire à un changement de genre de la part du réalisateur, il n'en est ...

En tant qu'amateur de whisky ( quand j'ai de l'argent ou des amis .... ), je ne peux qu'être amadoué par un film qui s'encense de ses vertues. Parlant de lui, de l'alcoolisme et de ce que tout cela entraine sans tomber dans des jugements incongrus et emphatique, sans volonté ...

Contrairement à ce que certains voudraient laisser croire, même si ce film a des qualités, ce n'est pas le meilleur de Ken Loach. Le spectateur est immédiatement pris par l'atmosphère et les personnages. La tension y est palpable à certains moments. Et le film ne manque pas ...