LA SCARLATINE

en VOD

C’est l’histoire d’une famille bruyante et remuante, où trois générations de femmes se disputent l’affection du petit Roger, dix ans. Tout le monde vit dans le même immeuble et se hèle d’une fenêtre à l’autre : Nicole, la mère, est une belle femme de tête, indépendante et célibataire ; Minou la grand-mère, une fantasque séductrice que l’alcool rend parfois incontrôlable ; et Génia, l’arrière-grand-mère souffre de solitude, perd la tête et cache ses diamants dans des endroits improbables. Toutes les trois ont la nostalgie d’un paradis perdu, l’Egypte...

Il y a dans ce premier long métrage tourné en 1982 par le jeune Gabriel Aghion, né en 1955 à Alexandrie, une forte part d’autobiographie. Il a en effet quitté l’Egypte à l’âge de quatre ans et a vécu entouré de femmes à la très forte personnalité. C’est à l’adolescence que la passion du cinéma le prend, il réalise alors des films en super 8, puis devient assistant sur des publicités ou à la télévision pour des cinéastes tels que Jean-Jacques Beineix, Laurent Heynemann ou Claude Zidi. Après ce premier long métrage comme réalisateur, il tente encore la veine personnelle avec Rue du Bac en 1991, avant de se lancer dans la comédie.

En 1996, Pédale douce, sur un homme d’affaires découvrant l’univers des Drag Queens et la double vie de deux de ses collaborateurs, avec Patrick Timsit, Fanny Ardant, Jacques Gamblin, Richard Berry et Michèle Laroque, cartonne au box-office avec plus de quatre millions d’entrées. Suivront les succès, plus relatifs mais néanmoins enviables, de Belle-Maman avec Catherine Deneuve, Vincent Lindon et Mathilde Seigner, du Libertin avec Vincent Perez, Fanny Ardant et Michel Serrault et de Absolument Fabuleux avec Nathalie Baye et Josiane Balasko. On voit par là que les gros castings ne faisaient pas peur à Gabriel Aghion puisque l’affiche de La Scarlatine bénéficie déjà de la présence de Brigitte Fossey, Christophe Malavoy et Stéphane Audran.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE ! DE GUILLAUME GALIENNE (2013) (Comédie sur la famille, hautement autobiographique, comme La Scarlatine.) ou encore RUE CASE NÈGRES DE EUZHAN PALCY (1983) (Sorti la même année que La Scarlatine, également premier long métrage de son auteur, ce film est également très autobiographique.).

Née le 15 juin 1946 à Tourcoing dans le Nord de la France, Brigitte Fossey débute toute petite au cinéma sous la caméra de René Clément. Elle a cinq ans et incarne, aux côtés de Georges Poujouly, Paulette, l’enfant perdue au milieu de la guerre et l’exode, l’orpheline frappée par la cruauté et l’horreur. Elle y est bouleversante. Parmi de nombreuses récompenses de par le monde, le film remporte la Coupe Volpi au Festival de Venise et l’Oscar du meilleur film étranger. On a vu carrière plus mal lancée.

Par la suite, la jeune Brigitte s’éloigne des plateaux pour poursuivre ses études, elle reviendra en Yvonne de Galais, la femme rêvée du Grand Meaulnes, adapté du roman d’Alain Fournier par Jean-Gabriel Albicocco, en 1967. Tournant avec les plus grands, de Michel Deville (Raphaël ou le Débauché) à Claude Sautet (Un mauvais fils) en passant par Bertrand Blier, Claude Lelouch et François Truffaut, la Brigitte Fossey des années 1970 à 80 est l’une des actrices phares du cinéma français. Elle participe aussi à des sagas télévisuelles très populaires telles Les Gens de Mogador.

Lorsqu’elle tourne, en 1982, le premier film d’un inconnu nommé Gabriel Aghion (La Scarlatine) ou celui d’un débutant nommé Bernard Stora (Le Jeune Marié), elle est une star et vient de rencontrer en 1980 un énorme succès en maman de la jeune Sophie Marceau dans La Boum de Claude Pinoteau, dont la suite sort au même moment avec toujours beaucoup de spectateurs à la clé. Si sa carrière dans les années 1990 et 2000 s’est surtout passée sur le petit écran, elle continue, quand l’occasion lui en est donnée, d’illuminer de sa présence des premiers films, comme Faut pas lui dire, de Solange Cicurel (2016).