LA VOIX D'AÏDA

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En juillet 1995, la guerre continue à faire rage en Bosnie-Herzégovine. Les nationalistes serbes s’opposant depuis 1992 à son indépendance. Un des épisodes les plus cruels sera le massacre de Srebrenica durant lequel 8000 hommes bosniaques en âge de combattre seront tués, éliminés sous les yeux de 400 casques bleus, la force de maintien de la paix de l’ONU.

Jasmila Zbanic, réalisatrice de Sarajevo, revient sur ce génocide, racontée pour la première fois sous la forme d’une fiction. En s’inspirant du livre d’un traducteur bosniaque « Under the UN Flag », qui détaille minute par minute le déroulement des événements, elle imagine le parcours d’une femme, Aïda, prof d’anglais à la ville, qui vit, en étant réquisitionnée comme traductrice pour les casques bleus, les événements de l’intérieur, de là où ils se décident, là où on ne les interrompt pas. 

Croyant les protéger, Aîda parvient à faire entrer son mari et ses deux fils, jeunes adultes, dans la base de l’ONU. Elle signe alors leur arrêt de mort. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NO MAN'S LAND (La première fiction sur la guerre en Bosnie-Herzégovine, sa cruauté et son absurdité) ou encore PREMIÈRES NEIGES (Un autre film évoquant les conséquences de la guerre en Bosnie sur la vie des femmes et offrant un point de vue inédit).

Native de Sarajevo où elle se forme à l’école de cinéma, Jasmila Zbanic a consacré sa vie de réalisatrice à solder ses comptes et ceux de ses héroïnes avec la guerre qui a ravagé son pays. Sarajevo, mon amour, son premier long métrage, lui vaut l’Ours d’or de Berlin en 2006. Il abordait le lourd sujet des viols de guerre et de ses mères chargées d’élever les enfants qui en sont nés. Son deuxième film, Le Choix de Luna évoque le radicalisme religieux qui s’est imposé avec la paix. Les femmes de Visgerad dénonce le déni de reconnaissance de victimes à des centaines de femmes violées et assassinées dans un hôtel et l’impunité des coupables.

« Tous mes films parlent d’aujourd’hui, insiste la réalisatrice. Même La voix d’Aïda se finit de nos jours. Mais pour y parvenir, je n’ai d’autre choix que de parler de ce qui s’est passé en 1995 ».  C’est toutefois la première fois qu‘elle filme la guerre. « J’ai tenu à relater scrupuleusement les faits tels qu’ils se sont déroulés à l’époque. C’est ce qui a rendu l’écriture du scénario si compliquée », ajoute-t-elle. Expliquer le contexte, l’ambiguïté et les manipulations des forces en présence, jusqu’aux conséquences sur la vie actuelle, voilà l’ambition de ce film au récit limpide et pédagogique, mais ni didactique, ni démonstratif. Signe que tout est loin d’être réglé : elle n’a pas pu tourner à Srebrenica, le maire de la ville étant un nationaliste serbe. Mais, elle y a montré le film aux jeunes générations.

Révélé à la Mostra de Venise, La voix d’Aïda a concouru à l’Oscar du meilleur film étranger sans le remporter. Si le succès du film a pâti de la pandémie, il a toutefois connu une belle carrière en festival et valu à son actrice principale, Jasna Djuricic, déjà présente au casting des Femmes de Visgerad, plusieurs récompenses internationales, dont celle de la meilleure actrice aux prestigieux prix européens du cinéma. 

C’est l’une des grandes révélations de cette Mostra de Venise 2020, qui a bravé la tempête pour avoir lieu coûte que coûte en présentiel, là où tant d’autres festivals étaient contraints d’abdiquer devant le virus et d’annuler leur édition, de reporter ou de ...

Un très beau film, qui montre que toutes les tragédies que traverse notre monde ne sont que des voyages dans le temps, que les livres accompagnent, imprimés d'une encre de couleur, celle qui coule dans nos veines, et qui crée notre histoire. Une leçon qu'on a écoutée ...

Ce film de Guerre inspiré de faits réels est de Jasmila Zbanic. L'histoire se déroule en Bosnie à Srebenica au mois de juillet 1995 où des milliers d'habitants vont fuir leur ville à cause de la guerre et tenter de se réfugier dans un camp de l'ONU. Malheureusement , tout ...