LACHE-MOI LES VALSEUSES

en VOD

Si vous êtes nostalgique des seventies ou si, n’étant pas encore né à cette époque, vous voulez savoir à quoi ressemblait la vie d’une certaine jeunesse à Paris dans ces années-là, venez vous plonger dans Lâche-moi les valseuses.

1977, la révolution sexuelle bat son plein, les filles portent des minijupes, on roule à moto sans casque, on joue encore au flipper… Hervé, Roland, Philippe et Richard, quatre lascars qui travaillent dans une casse automobile, forment une sympathique bande de potes. Bon, avouons-le, il leur arrive de faire un petit braquage dans une station-service ou une supérette de temps en temps mais rien de bien méchant à leurs yeux. Dans le fond, ils ne feraient pas de mal à une mouche.

Quand je vous préciserai  que, dans cette histoire, des comédiens comme Roland Blanche ou Philippe Khorsand sont confrontés à des hardeuses aussi délurées que Carole Gire ou Chantal Virapin, vous saisirez tout l’intérêt de ce joyeux nanar où entre deux scènes de sexe on croise également des guest comme l’ineffable Philippe Clair. Bref, un amusant mélange des genres où le hard le plus cru côtoie la comédie potache et la bluette romantique entre deux jeunes adolescents.  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LOULOU (MAURICE PIALAT - 1979) (A la même époque, dans un environnement similaire, Maurice Pialat décrit les amours chaotiques d’un petit voyou, Gérard Depardieu, et d’une bourgeoise, Isabelle Huppert.) ou encore MAX ET LES FERRAILLEURS (Dans un décor identique, une casse automobile, Claude Sautet nous montre une bande de ferrailleurs qui vivent de rapines et se font manipuler par un inspecteur de police.).

Avouons-le, Lâche-moi les valseuses n’a pas été sélectionné en 1977 pour concourir à l’Oscar du meilleur film étranger. Même si son titre louchait furieusement vers Les valseuses de Bertrand Blier et de Lâche-moi les baskets de Joseph Ruben, petit film de teenagers qui avait cartonné en France en janvier 1977, le résultat proposé par Alain Nauroy était assez décevant. Cependant, cet OFNI, objet filmique non identifié, n’est pas dénué d’intérêt et de curiosités diverses. J’en veux pour preuve la présence, dans le rôle masculin principal, d’Hervé Palud, futur réalisateur d’Un Indien dans la ville en 1994. Il est également le père d’un cinéaste prometteur, Xavier Palud, à qui l’on doit  The Eye en 2008, intéressant remake d’un film hongkongais de Danny Pang.

Alain Nauroy et Hervé Palud, c’est aussi une véritable histoire d’amitié et de fidélité.  Nauroy, qui a été assistant réalisateur de nombreux films comme Le distrait de Pierre Richard en 1970 ou L’emmerdeur d’Edouard Molinaro en 1973 passe à la réalisation en surfant sur la vague érotico-pornographique du début des seventies avec Le rallye des joyeuses, comédie érotique avec Anne Libert. Il engage donc Palud comme acteur quand il réalise Lâche-moi les valseuses puis, quand Hervé Palud passe à la réalisation il fait tout naturellement appel à Alain Nauroy comme premier assistant sur Les frères pétard en 1986, Un indien dans la ville, cité plus haut, et sur Albert est méchant en 2004 où Christian Clavier donnait la réplique à Michel Serrault.

Autre curiosité de Lâche-moi les valseuses : la présence de formidables seconds couteaux du cinéma français comme Roland Blanche ou Philippe Khorsand. Pour ce dernier, il faut tout de même préciser qu’il avait joué et mis en scène en 1971 une pièce intitulée Oh ! Calcutta où tous les comédiens finissaient intégralement nus sur la scène de l’Elysée-Montmartre. A l’époque, après Hair, la comédie musicale, c’était relativement gonflé et transgressif.