LARRY FLYNT

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Sept années étaient passées entre l’échec de Valmont, une très libre adaptation des Liaisons dangereuses, et la sortie, en décembre 1996, de Larry Flynt, le dixième long métrage de Milos Forman. Comme il avait, douze ans auparavant, raconté la vie de Mozart dans Amadeus et comme il racontera, trois ans plus tard, celle de l’humoriste américain Andy Kaufman dans Man on the Moon, le cinéaste, d’origine tchèque – américain depuis 1975 –, s’intéresse à l’existence mouvementée et au destin hors norme, pour ne pas dire tragique, de cet américain du Kentucky, né Larry Claxton Flynt Jr, en 1942, qui, après plusieurs petits boulots et divers engagements au sein de l’armée américaine, se retrouva, au début des années 1970, patron de boîtes de strip-tease et d’un magazine, plein de sexe et de provocation, qui fit sa fortune et sa réputation. Le reste, Milos Forman va vous le raconter dans un instant, avec ce film coproduit par Oliver Stone qui, au rayon des biographies de célébrités – pas encore baptisées « biopics » –, commençait, lui aussi, à bien s’y connaître, avec les Doors, JFK ou encore Nixon, sorti un an plus tôt.

Pour incarner Larry Flynt, le cinéaste va faire appel à Woody Harrelson, qu’Oliver Stone venait de diriger dans Tueurs nés et qui, grâce à Milos Forman, obtiendra sa première nomination à l’Oscar du meilleur comédien. C’est son propre frère, Brett Harrelson, qui joue le rôle du frère de Larry, Jimmy Flynt.

Pour Althea, la femme de Larry, vous reconnaîtrez la sulfureuse chanteuse, danseuse et comédienne Courtney Love, la veuve, depuis deux ans, de Kurt Cobain, le chanteur de Nirvana. Ce rôle d’ex-stripteaseuse droguée et atteinte du sida lui vaudra une nomination aux Golden Globes.

Face à ce couple, haut en couleur, un (presque) débutant, Edward Norton qui, après son rôle de jeune assassin dans Peur Primale, est, ici, l’ami et l’avocat de Larry Flynt.

Enfin, dans le court rôle du juge Morrissey, vous allez découvrir le vrai visage de Larry Flynt à qui la Columbia, productrice du film, décida de ne pas envoyer d’invitation pour la soirée des Oscars, soirée durant laquelle Woody Harrelson aurait pu recevoir la précieuse statuette. Pour quelle raison vous demandez-vous ? Pour l’unique et simple raison que les dirigeants de la fameuse major craignaient que le pape du porno et du politiquement (très) incorrect n’y fasse scandale. Meurtri par ce qu’il considéra comme un acte de censure, Larry Flynt paya le pilote d’un avion de tourisme afin qu’il tourne toute la soirée au dessus du Shrine Civic Auditorium de Los Angeles, où se déroulaient les festivités, avec une banderole sur laquelle le nom de la Columbia était associé à un qualificatif que la décence m’empêche de rapporter ici !

Un mois plus tôt, Larry Flynt avait reçu l’Ours d’Or du 46e festival de Berlin.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES DOORS (1991) ou encore BOOGIE NIGHTS (1997) .

Une trentaine d’années séparent Larry Flynt, cet américain pornographe et provocateur, de Pierre, le héros du premier long métrage de Milos Forman – l’As de pique –, un jeune tchèque de 16 ans, un peu timide avec les filles et en but à l’autorité de ses parents et de son patron. C’était en 1964, dans la Tchécoslovaquie communiste de Novotny, quatre ans avant le fameux Printemps. Milos Forman a 32 ans et ne sait pas encore qu’il est en train de devenir le chef de file du nouveau cinéma tchèque – on parle même de Nouvelle vague tchèque. à noter que son assistant, sur ce film, n’était autre qu’Ivan Passer, futur réalisateur de Cutter’s Way, avec Jeff Bridges en 1981.

Né le 18 février 1932, le petit Forman – encore prénommé Jan Tomas – est vraiment très petit lorsque son père – juif – et sa mère – protestante – disparaissent dans les colonnes de fumée des fours crématoires d’Auschwitz. Elevé par l’un de ses oncles, il semble d’abord s’orienter vers la musique puis le théâtre, qu’il pratique à l’école, en amateur. Enfin, il découvre le cinéma et s’inscrit à l’école des Hautes Etudes Cinématographiques de Prague. Après plusieurs courts métrages, il se fait connaître internationalement dès l’As de pique, qui remportera la Voile d’or du festival international du film de Locarno.

Après les Amours d’une blonde, très remarqué à Cannes et qui fera l’ouverture du festival de New York, et Au feu les pompiers !, à la fois son premier film en couleur et son dernier film tchèque, Forman quitte son pays à l’arrivée des chars russes, venus anéantir les velléités de liberté d’un peuple plein d’espoir.

Alors que ses films sont interdits dans son pays natal, il quitte l’Europe et débarque aux Etats-Unis, en compagnie du scénariste français Jean-Claude Carrière avec lequel il tente, avec pas mal de difficultés, de faire aboutir un projet de film. Après cette période difficile, que Forman racontera dans un livre dont on peut traduire ainsi le titre fleuve : Comment je suis venu en Amérique afin de réaliser un film pour finalement me retrouver à devoir 140 000 dollars à la Paramount !, il tourne Taking Off , sur le conflit des générations, l’incommunicabilité entre parents et enfants, qu’il coécrit avec Jean-Claude Carrière, John Klein et John Guare – futur scénariste d’Atlantic City, de Louis Malle. Taking Off  obtiendra le grand prix du jury du 24e festival de Cannes, ex-æquo avec Johnny Got His Gun, de Dalton Trumbo.

Il va lui falloir, pourtant, patienter encore quatre ans pour mener à bien son nouveau film, un projet que lui avait déjà proposé le comédien Kirk Douglas, qui en détenait les droits. Il s’agit d’un livre paru en 1962, le premier roman du pape du mouvement psychédélique américain, Ken Kesey : Vol au-dessus d’un nid de coucou. Trop vieux pour interpréter le héros, McMurphy, Kirk Douglas laisse son rôle de faux malade mental à Jack Nicholson et son rôle de vrai producteur à son fils, Michael Douglas. Petite production, le film est un énorme succès public et critique, remportant cinq Oscars, dont ceux du meilleur acteur, de la meilleure actrice, du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Alternant succès impressionnants et échecs relatifs, Forman, qui a opté pour la nationalité américaine, tourne, enfin, le film qu’il avait en tête depuis dix ans, depuis son arrivé à Hollywood. Il s’agit de la très libre adaptation de la pièce qui faisaient, à cette époque, les beaux jours de Broadway, Hair. Résultats mitigés, comme pour Ragtime, trois ans plus tard, en 1981, imposante production de Dino De Laurentiis, le portrait de l’Amérique entre Belle Epoque et années folles, avec, en prime, dans le rôle du préfet de police de New York, James Cagney, 82 ans, cinq ans avant sa mort.

C’est avec Amadeus, en 1984, que Forman renoue avec le succès. Et quel succès ! Il impose ses choix, refusant, entre autres, la présence d’Al Pacino, de Mel Gibson ou de David Bowie, ne voulant qu’une seule star à l’écran : Mozart. Le tournage à Prague lui donne des ailes, résultats, huit Oscars, dont ceux du meilleur scénario, du meilleur acteur, du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Retrouvant son complice des années 1970, Jean-Claude Carrière, il réalise Valmont, une très libre adaptation des Liaisons dangereuses, que Stephen Frears vient de porter à l’écran, très fidèlement et avec succès, neuf mois plus tôt. Ce nouvel échec l’éloignera sept ans des studios. C’est avec Larry Flynt qu’il revient en haut de l’affiche, décrochant le Golden Globe du meilleur réalisateur et l’Ours d’or du festival de Berlin.

Milos Forman est le père de quatre enfants, dont deux jumeaux, nés à Prague, en août 1964. Restés dans leur pays natal, ils sont, tous deux, devenus comédiens et ont souvent tourné ensemble, mais jamais avec papa !

Il y a bien longtemps sortait [b]Larry Flynt[/b], biopic sur le pornographe du même nom ayant lancé le fameux magazine Hustler. Pour les profanes, sachez que ce dernier est le penchant "porno" de Playboy. Là où le mag aux lapins se cachait derrière les articles et les photos ...

Larry Flynt est un pornographe qui a publié le magazine Hustle dans les années 70, un magazine porno osé pour l'époque qui fut a l'origine de plusieurs scandales . Mais non ce film ne parle pas de porno mais de la liberté d'expression, Larry Flynt qui aura souvent des soucis ...

La vie incroyable du pornographe Larry Flynt méritait bien un film, tant sa trajectoire a connu de rebonds souvent imprévisibles. Initié par Oliver Stone, finalement simple producteur, le projet de biopic est confié à Milos Forman, qui va faire preuve d'une empathie incontestable ...