LAS VEGAS PARANO

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Depuis le début des années quatre-vingts, la productrice Laïla Nabulsi cherchait à porter à l’écran le texte d’Hunter Thomson, originellement publié dans deux numéros du magazine Rolling Stones en novembre 1971.
Quant à Terry Gilliam, il voulait adapter ce texte depuis dix ans. Mais avant lui, d’autres cinéastes comme Martin Scorsese et Oliver Stone ont échoué. Ralph Bakhshi, l’auteur du dessin animé pour adultes Fritz the Cat, a même tenté d’en faire un film d’animation. Alex Cox n’a pas davantage réussi. Mais il avait écrit avec Tod Davies un scénario qui a été jugé suffisamment proche du résultat final pour que leurs noms figurent au générique comme coscénaristes aux côtés de ceux de Terry Gilliam et de Tony Grisoni qui ont rédigé une première mouture en 10 jours. Cette rapidité d’exécution était cruciale aux yeux de Gilliam, qui y voyait une condition nécessaire pour retrouver quelque chose de l’esprit du roman.
Au gré des projets, le casting a beaucoup évolué. Au début, il a été question de Jack Nicholson et Marlon Brando, puis du tandem des Blues Brothers Dan Aykroyd/John Belushi. On a parlé aussi de John Malkovitch. Finalement John Cusack était quasiment engagé quand Hunter Thompson a rencontré Johnny Depp et s’est enthousiasmé pour lui. Avant le tournage, l’acteur a passé quatre mois en compagnie de l’écrivain pour mieux observer ses attitudes. Il lui a aussi emprunté sa voiture et une bonne partie de sa garde-robe.
Parmi les petits rôles, vous pourrez vous amuser à reconnaître des célébrités. Outre Thompson lui-même, qui apparaît dans le flash-back au Matrix Club de San Francisco, Cameron Diaz joue une journaliste TV, Harry Dean Stanton un juge et Ellen Barkin une serveuse au North Star Café.

 
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Après sa parution dans les colonnes de Rolling Stones, Las Vegas Parano, le texte de Hunter Thomson a été édité en librairie par Straight Arrow où il a connu un énorme succès. Ses deux héros représentent en fait Hunter Thompson lui-même et son ami, l’avocat activiste Oscar Zeta Acosta. Ce roman est à l’origine de ce qu’on a appelé le « journalisme gonzo ». L’idée de Thompson était de bousculer les méthodes des reporters à l’ancienne. Pour lui, « la fiction est une passerelle vers la vérité que le journalisme ne peut atteindre ». D’où le choix de s’impliquer aussi profondément que possible dans le sujet à couvrir pour au final traiter surtout de sa propre personne et de ce qui lui arrive pendant la couverture de l’événement.
Quand Gilliam a engagé Benicio Del Toro pour interpréter l’avocat ami du héros, l’acteur n’avait pas encore sa notoriété actuelle, mais on l’avait déjà vu dans plusieurs rôles marquants. Notamment dans le James Bond Permis de tuer et dans le thriller Usual Suspects. Pour le rôle, il n’a pas hésité à prendre 20 kilos. Sur le plateau, il s’est permis quelques improvisations, tout comme Gary Busey qui a imaginé tout seul l’idée que le policier de la route qu’il interprète réclame un baiser. A la première vision, cet ajout a un peu choqué Hunter Thompson qui a fini par rejoindre le point de vue de Gilliam et trouvé cela amusant.
Pour la lumière, c’était la première fois que Gilliam travaillait avec l’Italien Nicola Pecorini qu’il devait retrouver par la suite sur Tideland et L’Imaginarium du docteur Parnassus. Pour les effets spéciaux de maquillage et la création des lézards géants qui apparaissent dans l’hôtel, Gilliam a fait appel à un maître du genre : Rob Bottin qu’on retrouve au générique de classiques comme The Thing de Carpenter, Robocop et Total recall de Paul Verhoeven ou encore Se7en de David Fincher. Parallèlement, Gilliam a utilisé d’autres types d’effets spéciaux comme le morphing et tous les outils permettant de déformer une image déjà très marquée par l’utilisation des courtes focales.

Le film-trip absolu, presque doctrinaire. Las Vegas Parano est un climax dans la galaxie des films sur les drogues et leur expérimentation. Réalisé par Terry Gilliam (Brazil, L'armée des douze singes), il raconte les pérégrinations d'un journaliste gonzo des seventies, envoyé ...

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