LAUREL CANYON

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Laurel Canyon est un quartier de Los Angeles et c’est aussi, depuis 2002, un film signé Lisa Cholodenko. C’est là qu’un étudiant studieux et tout à fait psy va s’installer dans la maison de sa maman pour bosser avec sa petite fiancée. L’ennui c’est que la maman est une Cougar qui fait dans la production musicale. Rock, études et conflitde générations au programme dans une sympathique comédie de mœurs dans laquelle Frances McDormand excelle, comme toujours. Les petits jeunes sont incarnés par Christian Bale et Kate Beckinsale qui assistent accablés aux avatars ultimes de la rock attitude.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ALMOST FAMOUS DE CAMERON CROWE (2000) (Autour de la passion du rock'n roll un film sur la tournée d'un groupe, ses grandeurs et misères, le tout du point de vue d'un fan. La grande machine du Show biz américaine et l'envers du décor dans une oeuvre passionnante, inspirée et autobiographique.) ou encore MULHOLLAND DRIVE DE DAVID LYNCH (2002) (Pour une vision hantée de Los Angeles, ses canyons, ses quartiers louches, ses mythes et légendes revues et détournés par David Lynch dans un de ses films les plus ésotériques. Et pourtant fascinant. La ville des anges se révèle aussi la ville des morts et des diableries païennes du grand cinéaste.).

Film relativement confidentiel, même aux états-Unis où il n’est sorti que sur une dizaine d’écrans, « Laurel Canyon » méritait mieux, ne serait-ce que par la divine présence de la grande Frances McDormand en pleine crise d’hystérie Post-Baba. Rappelons pour le carnet rose que cette comédienne exceptionnelle est l’épouse d’un des frères Coen, Joel en l’occurrence (le plus grand des deux et celui qui avait jadis les cheveux longs…). La réalisatrice Lisa Cholodenko est aussi la scénariste du film et elle s’est inspirée de la personnalité de la mythique chanteuse de folk Joni Mitchell pour créer ce personnage de mère Rock’n Roll. On se souvient que dans les années 70 la grande Joni avait eu une vie amoureuse pour le moins chaotique. Bref, dans l’ambiance Woodstockienne de la maison de Laurel Canyon, la vie communautaire va quelques peu déphaser notre jeune diplômé.  A l’époque Christian Bale n’est pas encore le Batman de Christopher Nolan, il sort d’American Psycho qui l’a rendu bankable. Kate Beckinsale n’est que la jolie anglaise qui monte, elle n’est pas encore vampire dans la série Underworld et encore moins, l’Ava Gardner de Scorsese dans « The Aviator ». Bref nous sommes dans une comédie West Coast très fraîche où passe le producteur et compositeur de légende Daniel Lanois. On le voit faire un caméo lors de la séquence de la fête et il a écrit et produit pour le film un titre : « Château Ramble ». L’auteur-réalisatrice Lisa Cholodenko s’est fait connaître avec « High art » une histoire d’amour lesbienne en 1998. Dans la même thématique elle a réalisé en 2010 « Tout va bien, The Kids Are All Right » avec Annette Bening et Julianne Moore où deux enfants nés par insémination artificielle réclamait à leur deux mères la présence du père. Bref la famille recomposée est partout dans l’œuvre de Cholodenko, pas seulement dans Laurel Canyon.

Toujours trouvé plaisante, les petites comédies dramatiques de ce genre réalisées par Noah Baumbach, Nancy Meyers ou Lisa Cholodenko dans le cas présent. La cinéaste s'occupe en particulier de poser un regard sur les nouveaux codes de la famille moderne avec ici ce couple ...