LE BAL DES CASSE-PIEDS

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Henry Sauveur est vétérinaire. Son fils vient de naître et la chambre de la clinique est déjà assaillie par Monsieur Vandubas, envahissant client qui tient absolument à l’inviter un weekend à la campagne. Ce sympathique imbécile est l’un des nombreux raseurs qui traverse la vie de Sauveur. Les casse-pieds sont partout, surgissant à l’instant le moins opportun pour semer les ennuis.

Sauveur en comptabilise jusque dans ses amis proches, comme Jérôme qui se précipite toujours vers lui pour lui compter ses déboires sentimentaux et le squatter. Il y a aussi sa sœur qui n’a de cesse de lui présenter des femmes seules. Dans cette permanente valse d’enquiquineurs, il trouve l’âme sœur, Louise Sherry, aussi consternée que lui par les travers de leurs entourages. C’est le coup de foudre, mais les casse-pieds entendent bien ne pas laisser ce bonheur s’épanouir paisiblement.

Avant-dernière comédie d’Yves Robert, Le Bal des casse-pieds reprend l’un des acteurs fétiches du cinéaste, dans son éternel rôle d’homme amoureux et contrarié : Jean Rochefort. Ils avaient tourné ensemble Salut l’artiste et Courage fuyons, également écrits et dialogués par Jean-Loup Dabadie, et surtout le dyptique Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis. Rochefort retrouve d’ailleurs ses partenaires dans des rôles secondaires, Victor Lanoux, Claude Brasseur et Guy Bedos. On prend plaisir à cette galerie inépuisable d’emmerdeurs qui fait défiler toutes les stars de la comédie française : Jean Yanne, Jean Carmet, Hélène Vincent, Jean-Pierre Bacri et Jacques Villeret, irrésistible présentateur de météo dont la vie sentimentale est un sempiternel désastre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN ÉLÉPHANT ÇA TROMPE ÉNORMÉMENT (Un modèle de comédie à la française, exemple même de la collaboration d'Yves Robert avec Jean-Loup Dabadie) ou encore NOUS IRONS TOUS AU PARADIS (La suite d'Un éléphant ça trompe énormément avec le plus célèbre quatuor de comédiens français).

Coproduit par la Gaumont d’Alain Poiré, Le Bal des casse-pieds est une référence directe à l’un de ses premiers succès, tourné en 1948 : Les Casse-pieds ou Parade du temps perdu, de Jean Dréville, avec Noël-Noël en conférencier décrivant en plusieurs sketches toutes les catégories de fâcheux qui empoissonnent notre existence.

Avec Dabadie, Yves Robert délaisse cette formule à sketches, surannée, pour écrire une comédie sentimentale comme il en affectionne, sur mesure pour Jean Rochefort qu’il connaît depuis les années de formation dans la compagnie de théâtre Grenier-Hussenot et sur les scènes des cabarets. Ils tourneront huit films ensemble. Malgré des apparitions remarquées au cinéma dans les années 1960 chez Philippe de Broca et auprès de Michèle Mercier en Angélique marquise des Anges, la carrière du comédien peine à progresser. Yves Robert, en le distribuant dans Le Grand Blond avec une chaussure noire lui fait profiter d’un énorme succès public, puis lui offre son premier grand rôle principal en 1973 avec Salut l’artiste.

Dans la collection de casse-pieds, outre certains numéros éprouvés, on remarque une jeune comédienne qui excelle en impénitente bavarde un tantinet pédante : Valérie Lemercier. Elle perçait déjà au théâtre, venait d’obtenir un Molière du meilleur one-woman show mais elle n’avait pas encore tourné Les Visiteurs. La sœur de Jean Rochefort est incarnée par Hélène Vincent, qui, cinq ans plus tôt, avait marqué les esprits par son interprétation de Mme Le Quesnoy dans La Vie est un long fleuve tranquille.

C'est un peu n'importe quoi mais on a de sacrés bons moments de rigolade et puis tous ces acteurs ont l'air de s'amuser comme des fous et nous communique leur bonne humeur, c'est déjà beaucoup. Certains acteurs nous font un numéro à tomber : Jean Yanne dans l'avion, Lemercier ...

Le cinéma d'Yves Robert m'a toujours plu une sorte de cinéma qui entre chez moi, avec des personnes bien actuelles, qui pourraient être des proches... Son humour, sa manière de dépeindre notre société, est toujours un agréable moment .. Ce bal, est un perpétuel mouvement ...

Trop vrai pour être ignoré, ce film raconte ce que nos voix intérieures nous sussurent parfois. Sobrement interprété mais avec classe et respect, avec une mention spéciale H33 (pour notre regretté Jean Yanne) Bonne séance :) ...