LE BAL DES SIRÈNES

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Tourné en 1944, Le bal des sirènes est le premier long métrage dans lequel la comédienne Esther Williams tient le rôle principal féminin. Elle jouera ensuite dans plus d'une vingtaine de films, dont La fille de Neptune d'Edward Buzzell, La première sirène de Mervyn LeRoy ou encore La chérie de Jupiter de George Sidney.

Surnommée "la sirène de Hollywood", Esther Williams est une championne de natation (notamment sur 100m en 1939) engagée par la MGM pour des numéros de ballets aquatiques qui firent sa gloire et popularisèrent la natation synchronisée au cours des années 40 et 50.

Elle apparaît ainsi dans des séquences marines et sous-marines extrêmement chorégraphiées comme celle qui clôt Le bal des sirènes, avec des plongeons gracieux, des figures impressionnantes et des tableaux parfaitement réglés regroupant des dizaines de figurantes. Le finale du film, dans lequel elle embrase littéralement l’eau, est un modèle du genre, entre gigantisme acidulé et féerie spectaculaire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ESCALE À HOLLYWOOD (Parce que ce musical, également réalisé par George Sidney, contient un incroyable duo entre Gene Kelly et Jerry, la souris du dessin animé.) ou encore AVE, CÉSAR! (Les frères Coen rendent hommage à l'âge d'or d'Hollywood et transforment Scarlett Johansson en nageuse-actrice inspirée d'Esther Williams.).

Comédie musicale colorée et bon enfant destinée à remonter le moral des troupes américaines à la fin de la seconde guerre mondiale, Le bal des sirènes propose en plus des séquences aquatiques de nombreux interludes musicaux entraînants et joyeux. On entend notamment plusieurs chansons sud-américaines interprétées par le chanteur colombien Carlos Ramirez et jouées par le musicien catalan Xavier Cugat accompagné de son orchestre. Le film fait également la part belle aux airs de trompette d’Harry James et à l’orgue endiablé d'Ethel Smith, qui fait vibrer les jeunes filles du pensionnat. Autant de musiciens qui figurent parmi les plus grandes stars de l’époque.

Mais le film peut aussi être rapproché de ce que l'on appelle communément la « comédie du remariage », veine spécifique de la comédie romantique dans laquelle le couple phare, au lieu de se former au cours du film, se sépare au début, et passe ensuite tout le reste du temps à tenter de se réconcilier. Parmi les comédies du remariage les plus célèbres, on peut citer Indiscrétions de George Cukor ou La dame du vendredi d’Howard Hawks.

Dans Le Bal des sirènes, les deux personnages filent le parfait amour jusqu'à ce qu'une machination cruelle vienne mettre fin à ce bonheur parfait. Tout l'enjeu de l'histoire est alors pour le soupirant éconduit de reconquérir sa belle, et il est prêt pour cela à franchir tous les obstacles qu'un scénario facétieux met sur son chemin. Le film utilise ainsi tous les ressorts de la comédie traditionnelle et mêle situations comiques, voire absurdes, avec des dialogues détonants. L'acteur Red Skelton se prête au jeu avec beaucoup d'abnégation, qu'il s'agisse de porter un tutu de ballerine ou d'échapper à un gros chien agressif. Les quiproquos se multiplient, et la séquence durant laquelle une demi-douzaine de personnes différentes se cachent dans la chambre du personnage principal, à l’insu les unes des autres, n’a rien à envier au meilleur de la comédie américaine de l’époque.

Un maladroit et un peu benêt auteur de chanson (Red Skelton au mieux de sa forme) est fiancé à une très charmante enseignante qui nage (Esther Williams, au fait de sa beauté). Son agent, apprenant qu'il compte arrêter de travailler après son mariage s'arrange pour ...