LE CHÂTEAU DES NYMPHOS

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Tourné en 1984 mais sorti en exclusivité trois ans plus tard dans deux salles pornos parisiennes sous le titre Doigts vicieux, culottes déchirées, Le Château des nymphos nous emmène dans un lieu de vacances propice aux mélanges des corps. A savoir un château du stupre tenus par deux potes qui passent leur temps à honorer des dames tout en étant aidés par un cuisiner et un prof de gym quand la fatigue se fait sentir. Un pitch bateau pour ce vieux  porno rigolo franco-allemand qui a la particularité d’être le dernier film X tourné officiellement par Richard Allan ici accompagné par son fidèle complice du coup de rein, Alban Ceray. 

Selon le « dictionnaire du cinéma érotique et porno français » de Christophe Bier, Le château des nymphos est une suite directe de Hard pénétrations emballé  deux ans auparavant par le même metteur en scène allemand Michael Goritschnig et où Alban Ceray et Richard Allan tenaient déjà leurs rôles d’escort boys cools.  Connu aussi sous les titres vidéos de SOS fantasmes 2 et Fantasmes de femmes,  le Château des nymphos se déroule dans une ambiance débonnaire propice aux gags : voir les apparitions récurrentes d’une armure munie d’un godemichet ainsi que d’un perroquet cabot. 

Côté actrices, on retrouve la magnifique blonde platine Olinka Ardiman, réputée pour sa légère ressemblance avec Marilyn Monroe et prise ici en position acrobatique sur une balançoire et la brune Cathy Menard qui était la hardeuse française préférée de Claude Chabrol et qui se retrouve auscultée en profondeur par Richard Allan sur une table gynécologique. Roulez jeunesse…  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VIERGE ET LE DÉMON (Les aléas rigolos du tournage d'un film d'épouvante pornographique. "La Nuit américaine" en version X en quelque sorte !) ou encore LE CHÂTEAU DES MORTS VIVANTS (Une sympathique petite série B fantastique italienne des années 60 ou Christopher Lee piège ses invites dans son château afin de les momifier.).

On retrouve dans Le château des nymphos les deux plus grands stakhanovistes mâles de l’âge d’or du X français : Richard Allan et Alban Ceray. Né sous son vrai nom de Richard Lemieuvre en 1943, Richard Allan débute dans le roman photo porno avant d’enchainer une soixantaine de films lestes entre le milieu et la fin des années 70. L’un d’eux, intitulé Queue de béton, lui voudra d’ailleurs ce pseudonyme à vie. Reconverti comme chocolatier, Richard Allan est apparu également et brièvement dans quelques films sans zizi apparent comme Police de Maurice Pialat, I Love You de Marco Ferreri et Attention les yeux de Gérard Pirès, amusante comédie des années 70 parodiant le milieu du cinéma porno alors en pleine expansion. 

Considéré comme le sosie de Bernard Pivot en raison de sa légère ressemblance avec l’homme de télévision, Alban Ceray est né le 30 janvier 1945 à Monaco. Ayant fait, par hasard ses premières armes de hardeur  dans un théâtre érotique parisien, Alban  enchaine ensuite une longue carrière dans le cinéma osé où il côtoie les plus grandes  stars féminines du genre comme Brigitte Lahaie ou Marilyn Jess. Retraité et passionné de golf, Alban Ceray ne dédaigne pas faire quelques apparitions quand on le lui demande, que ce soit dans un film X comme Les Tontons tringleurs  d’Alain Payet (ou il retrouve pour la nième fois son fidèle complice Richard Allan) ou la série télé  Hard. 

En 1992, il publia Du lit au divan, son autobiographie ou il précise à la page 14 que s’il s’est posé de nombreuses fois des questions de morale durant sa carrière, il estime finalement ne jamais avoir fait le mal. Dont acte.