Jack Tyler vient, nous dit-on, du cinéma traditionnel. Une chose est certaine : il a en quelques films pornos renouvelé le genre et créé une œuvre personnelle, attentive à l’intensité des scènes hard tout en développant des moments de comédies efficaces et très écrits. Après le beau et naturaliste
Ma nuit chez Eve, Tyler réalise fin 2006 son œuvre la plus ambitieuse,
Le Démon, proposant une mise en abyme complexe de la pornographie, tournée en six jours. Le scénario se construit autour du tournage d’un film dans un château d’apparence dorcelienne. Les comédiens, en costumes 1900 et perruques de couleurs, sont dirigés par un cinéaste maudit et exalté en chaise roulante pour qui le scénario de son film serait la métaphore de sa vie : l’histoire d’un démon défiguré semant le malheur et ne trouvant la rédemption que dans le corps d’une vierge. Invitée par le producteur, qui vient d’abandonner sans un sou son équipe, Oksana va devenir le témoin fasciné d’un étrange tournage. Regard critique sur le genre, parodie de série Z horrifique, réflexion sur la représentation du sexe et les apparences,
Le Démon aborde aussi les thèmes de la monstruosité et de l’inceste. Excepté Oksana, comme en retrait, Tyler sait diriger ses comédiens, à l’aise dans des dialogues souvent ironiques. Dans les scènes hard, au cours desquels il s’applique toujours à cadrer les visages, il obtient aussi quelques moments d’une rare intensité, grâce à des natures comme Tiffany Hopkins et Cecilia Vega.
Dans le même genre vous pouvez trouver LUDIVINE ou encore DAWN OF THE DEAD .