LE DERNIER LOUP

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La Révolution Culturelle reste un des éléments fondateurs et symboliques du régime de Mao Tse-Toung. Le "Grand Timonier" du peuple chinois en avait fait la colonne vertébrale de son idéologie, une sorte de bulbe rachidien ayant la paradoxale ambition de réveiller les consciences tout en annihilant les volontés !

Mais saviez-vous que ce désastre économique et politique avait aussi été à l'origine d'une histoire merveilleuse, racontée dans le livre Le totem du loup au début des années 2000 ? C'est cette histoire qui est au cœur du film de Jean-Jacques Annaud, que vous allez maintenant découvrir. Celle de deux intellectuels pékinois, envoyés de force en "rééducation morale" au fin fond de la toundra mongole et qui, se liant d'amitié avec un peuple de bergers, vont découvrir l'âme de ces vastes plaines et la puissance de leur maître absolu : le loup…

A la fois fable naturaliste et conte philosophique, Le dernier loup marque en 2015 surtout le grand retour d'Annaud dans ce qu'il est un des seuls à si bien faire : du grand spectacle avec du fond !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS (Eh oui : Dany Boon Jean-Jacques Annaud, même combat ! Enjeu des deux films: quitter son univers et en découvrir un autre, ses habitants, ses trésors cachés et ses dangers...) ou encore VIVRE ! (La Révolution Culturelle chinoise a été un bouleversement politique considérable du 20e siècle : deux cinéastes, (un Français et un Chinois), en donnent des versions moins policées que l'officielle...).

Autant le dire, Le dernier loup représentait un sacré pari dans la carrière de Jean-Jacques Annaud. L'échec de ses deux précédents films, (Sa majesté Minor et Or noir), avait mis un terme à deux décennies de succès insolent, que certains ne lui avaient jamais pardonné. Venu de la pub, le réalisateur semblait porter la tâche indélébile de l'esthétisme et de la facilité. C'est d'une part méconnaître le parcours hors-normes de ce fils d'employé des chemins de fer, passionné depuis tout petit par les églises romanes et le grec ancien.

Après de brillantes études à l'école de cinéma Fémis puis un service militaire en coopération en Afrique, Annaud se lance dans le spot de pub et récolte vite les prix les plus prestigieux. Son premier long métrage, La victoire en chantant, situé dans l'Afrique coloniale des années 1910, passe totalement à côté du public mais récolte l'Oscar du meilleur film étranger ! Conforté dans son idée que le chemin qu'il s'est choisi est le bon, le cinéaste va enchainer avec Coup de tête, considéré aujourd'hui comme un classique, avec Patrick Dewaere puis des films qui vont forger sa légende et son style : La guerre du feu, L'ours, Le nom de la rose, L'amant : autant de projets qui font peur aux producteurs mais vont régaler les spectateurs !

C'est alors évidemment Hollywood qui s'intéresse au Frenchie. Les plus grands studios font à Jean-Jacques Annaud des propositions qu'il ne peut et ne veut pas refuser : Sept ans au Tibet avec Brad Pitt et Stalingrad avec Jude Law et Ed Harris, lui permettent de développer le principe fondateur de son cinéma : la place de la petite histoire au cœur de la grande… Le dernier loup est exactement construit sur ce schéma, allié à une autre des passions du réalisateur : le monde animal, la nature… Les grands espaces de la Mongolie ont à l'écran une dimension que peu de productions ont su restituer. Annaud a eu carte blanche de ses financiers chinois pour mener à bien ce 13e film qui a fait un malheur à sa sortie dans toute l'Asie et en Europe…

Certains reprocheront comme chaque fois à Jean-Jacques Annaud de privilégier les images au détriment du texte. C'est au contraire une qualité pour moi d'exprimer par les images tout ce qui se passe de dialogue. C'est la fonction première du cinéma. Mais les dialogues ont ...

Eh bien et bien j'ai beaucoup aimé ce "dernier loup", dernier né de Jean-Jacques Annaud ... Cependant avant de parler des points positifs, je vais parler du négatif ! Tout d'abord, j'ai trouvé le film par moment long, certains passages inutiles auraient être pu évités . ...

Nous avions laissé Jean-Jacques Annaud sur un effarant ratage de sinistre mémoire (Sa Majesté Minor) et un film qui le remettait en selle de fort belle manière (Or Noir). Son dernier opus voit un des meilleurs réalisateurs français en activité revenir aux sources de l'un ...