LE MARCHAND DE VENISE

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Ce marchand vénitien qui donne son titre au film, c’est Antonio, un armateur qui, pour payer la dette de jeu de son ami Bassanio, doit s’adresser à Shylock, un usurier juif que tout Venise méprise. Celui-ci va prêter les 3.000 ducats demandés mais impose, en cas de non-remboursement, le droit de prélever une livre de chair sur son débiteur ! Oui, oui, 500 gr de chair fraîche et humaine !

Tel est le point de départ de ce film, adapté, bien sûr, de la célèbre et homonyme comédie que William Shakespeare écrivit au milieu des années 1590. Inédit en France, ce film de nationalité américano-britannico-italo-luxembourgeoise est le septième long métrage de Michael Radford, réalisateur britannique de 58 ans (né en Inde) et déjà auteur de six longs métrages, dont 1984, d’après George Orwell, avec John Hurt et Richard Burton, et le Facteur, dans lequel Philippe Noiret campait un Pablo Neruda solitaire et exilé dans une île au Sud de l’Italie.

C’est la première fois que Michael Radford dirigeait Al Pacino (64 ans), que l’on venait de voir, en producteur télé opposé au puissant lobby du tabac, dans Révélations de Michael Man et, en flic de Los Angeles, parti enquêter en Alaska, dans Insomnia de Christopher Nolan. A ses côtés, vous reconnaitrez notamment : Jeremy Irons et Joseph Fiennes. En 2005, le Marchand de Venise fut nommé au David di Donatello du meilleur film étranger, l’équivalent du César du meilleur film étranger

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE MARCHAND DE VENISE (1953) (La même pièce de Shakespeare, avec Michel Simon en Shylock.) ou encore VOLPONE (1940) (Volpone est un riche marchand vénitien bien décidé à se venger de ses anciens créanciers, notamment Corbaccio, un méprisable usurier.).

Bien avant Al Pacino, au temps du cinéma muet, le rôle de cet usurier juif avait été tenu, entre autres, par Harry Baur – futur Jean Valjean des Misérables de Raymond Bernard –, dans un film français de 1913 rebaptisé Shylock, ainsi que par Werner Kraus, dans un film allemand de 1923, et par Michel Simon, dans le Marchand de Venise, réalisé en 1953 par Pierre Billon. Ensuite, dans les années 1950, c’est surtout à la télévision que la pièce sera jouée, notamment par Orson Welles en 1969 – même si cette version a disparu –, Laurence Olivier en 1973 ou Jean Le Poulain en 1980.

Lorsque Al Pacino entre dans la peau de l’usurier vénitien – au grand dam de Dustin Hoffman qui aurait bien voulu s’approprier le rôle –, le public américain sait sa passion pour William Shakespeare, dont il a joué le Richard III à Broadway ainsi que dans Looking for Richard, un documentaire qu’il réalisa, lui-même, en 1996 et qui marqua ses débuts de réalisateur. A la fois captation d’une représentation et documentaire éclairant l’œuvre d’une façon pédagogique, Looking for Richard – présenté lors du 49e festival de Cannes – bénéficia d’une distribution aussi prestigieuse que bénévole, comprenant notamment : Alec Baldwin, Kevin Spacey, Kenneth Branagh, Vanessa Redgrave et même John Gielgud (92 ans). 

On notera que le célèbre monologue, extrait de la scène 1 de l’Acte III du Marchand de Venise, dans lequel Shylock évoque l’humanité des juifs – « Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas ?... » –, ce monologue se retrouve dans plusieurs films, par ailleurs sans autre rapport avec la pièce. En 1942, dans To Be or Not to Be d’Ernst Lubisch, un vieux figurant juif qui a toujours rêvé de jouer Shylok réalise enfin son rêve, face à des soldats allemands, en guise de diversion, pour couvrir la fuite de certains de ses camarades. Dans un contexte pas si éloigné, en 2002, on retrouvera un extrait de ce monologue dans le Pianiste de Roman Polanski. Quelques instants avant de quitter le ghetto et d’être déporté, le frère du héros musicien lit, précisément, cet extrait de la pièce. 

Belle adaptation de la piece. Venise 16eme siecle. Un marchand emprunte une grosse somme a juif du geto pour subvenir aux besoins d'un ami. En garantie de cette dette, le marchand promet de payer d'une livre de chair s'il fait defaut. Cette piece, tres celebre et tres reussie ...

Complètement emballée , Le jeu des acteurs( pour la plupart) , la bande son , les costumes et surtout l'HISTOIRE m'ont enivré ! Mention spéciale pour Al Pacino , sa façon de déclamer mais également de VIVRE son texte, j'ai ressenti ses émotions , compris sa colère ... ...

Cliquez sur cette phrase bleue pour entendre Pacino lire "ma" "critique" pendant que vous la lisez ;-) (modifiée 20/10/2018: ce texte était juste un mot sur la scène qui me fait aimer le film; qui me fait découvrir cette pièce; depuis j'ai vu d'autres versions...peu connue ...