LE PETIT MARCEL

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France, les années 70. Marcel a hérité du camion de son père et depuis, il est transporteur pour plus tard, espère-t-il, ouvrir son propre garage. Arrivé en banlieue parisienne, il a maille à partir avec la police qui l’accuse de ne pas être en règle. 

Le commissaire Mancini, qui s’occupe de son cas, lui demande quelques services en échange de sa mansuétude. Dans sa ville, où un groupuscule réactionnaire joue les agitateurs, il a besoin d’un type qui serait ses yeux et ses oreilles. D’autant que les nouveaux amis de Marcel, des jeunes marginaux, développent une forte conscience sociale et un goût du ramdam. 

Film sur l’engagement et l’embrigadement, Le Petit Marcel est un film étonnant que l’histoire du cinéma a un peu oublié. Pourtant, de sa teneur politique à l’ambiance banlieusarde très juste, en passant par les jeux parfaits de Jacques Spiesser, Yves Robert, Michel Aumont et même Isabelle Huppert, il mérite vraiment d’être redécouvert.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'INDIC (L'INDIC de Serge Leroy est une référence du film policier reposant sur le lien entre le flic et l'indic.) ou encore LE DERNIER METRO (Un film qui comme LE PETIT MARCEL a été scénarisé par Jean-Claude Grumberg.).

Le réalisateur Jacques Fansten réalise Le Petit Marcel en 1976, et il s’agit de son premier long-métrage – impressionnant, n’est-ce pas ? Il réalisera ensuite, 10 ans plus tard, États d’âme, réunissant un casting quatre étoiles du cinéma français : Robin Renucci, Jean-Pierre Bacri, Tchéky Karyo et François Cluzet. Puis en 1990 La Fracture du myocarde. 1993, c’est Roulez jeunesse ! avec Jean Carmet et Daniel Gélin. Et en 1997 C’est pour la bonne cause ! avec Antoine de Caunes et Dominique Blanc. À chaque fois, il écrit lui-même ses scénarios. Entre chaque film, il travaille beaucoup à la télévision, réalisant des téléfilms ou des épisodes de séries, notamment Maigret en 2003. Il a aussi produit, notamment Vincent et Théo de Robert Altman en 1990 et Nationale 7 de Jean-Pierre Sinapi en 2000. 

Jacques Spiesser, qui tient le rôle de Marcel, est l’un de nos grands acteurs français, peu reconnu à la hauteur de son travail stakhanoviste. En 1976, quand le film sort, il a 29 ans et cela fait déjà quelques années qu’il tourne pour la télévision et le cinéma. Et notamment pour Edouard Molinaro (L’Ironie du sort, 1974), Claude Pinoteau (La Gifle, 1974), Costa-Gavras (Section spéciale, 1974) et Jeanne Moreau (Lumière, 1075). Après Le Petit Marcel, on le retrouve chez Jean-Jacques Annaud (La Victoire en chantant, 1976), Yves Boisset (Le Juge Fayard, 1977), Joseph Losey (La Truite, 1982), Lelouch (Tout ça… pour ça !, 1992), Pierre Salvadori (Hors de prix, 2006) ou Patrice Leconte (Mon meilleur ami, 2006). Des grands auteurs et de grands films ! Il est par ailleurs Le Commissaire Magellan dans la série très populaire du même nom, diffusée sur France 3. 

Le cinéma américain n’a pas le monopole des films d’infiltrations ou des films d’indic. Le Petit Marcel fait partie, comme L’indic de Serge Leroy 7 ans après lui, de ce sous-genre associé pourtant dans l’inconscient collectif au cinéma hollywoodien, Alors bien sûr, on apprécie par exemple quand un film comme sort sur nos grands écrans Undercover : une histoire vraie de Yann Demange où un jeune garçon de 14 ans devient la taupe du FBI au sein d’un gros réseau de trafiquants de drogue. Mais si on se souvient de La Balance, de Bob Swaim, où la police tisse un véritable réseau d’informateurs pour infiltrer la pègre, à travers les Brigades territoriales, on se dit que non, vraiment, le cinéma policier français n’a rien à envier à son confrère d’outre-Atlantique.