LE PETIT VOLEUR

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Il y a des films qui claquent comme un coup de fouet et marquent comme une gifle. « Le petit voleur » d’Erick Zonca en fait partie… Sorti en 1999, il raconte le destin tourmenté d’Esse, un jeune apprenti boulanger de 20 ans. Un garçon désespéré par son sort, vivant son quotidien comme une épreuve et une humiliation. Lui à d’autres envies, d’autres rêves…

Après avoir dérobé de l’argent à une de ses amies, Esse débarque à Marseille où il va rapidement se lier à une bande de jeunes malfrats. Un milieu où enfin notre écorché vif se sent à sa place, à son aise. Cette fois il en est certain : son destin est ici et il va s’employer à gravir les échelons du milieu, sans se douter de ce qui l’attend…

Nicolas Duvauchelle trouvait ici un tout premier rôle incandescent et sombre à la fois, à l’affiche du deuxième film d’Erick Zonca, réalisateur rare, auteur de quatre films seulement en vingt ans : « Le petit voleur » donc mais aussi « La vie rêvée des anges », « Julia » et « Fleuve noir »…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA PART DES ANGES (Deux jeunes délinquants face à leur destin : l'un qui plonge, l'autre qui veut s'en sortir...) ou encore CAÏD (Un jeune voyou, la ville de Marseille... Les deux films suivent le parcours de deux gamins rêvant d'imiter leurs "idoles" du grand banditisme...).

Si vous demandez à Nicols Duvauchelle quel est l’acteur qui lui a un jour donné l’envie de devenir à son tour comédien, la réponse fuse à la seconde : Patrick Dewaere. Et c’est vrai que les similitudes entre eux sont frappantes. D’abord le physique : une gueule, un corps nerveux de boxeur. C’est d’ailleurs dans un club de boxe thailandaise que le directeur de casting d’Erick Zonca repéra Duvauchelle et eut l’idée de lui confier le rôle d’Esse dans « Le petit voleur ». Le caractère ensuite : comme lui, Patrick Dewaere avait une idée précise de ce qu’il voulait et surtout de ce qu’il ne souhaitait pas faire sur grand écran. La filmographie dramatiquement interrompue de l’interprète de « Beau-père », « Les valseuses », « Adieu poulet », « Hôtel des Amériques » ou « Un mauvais fils » en dit plus long sur son exigence qu’un banal résumé de carrière.

Nicolas Duvauchelle lui a enchaîné depuis 1999 des rôles souvent difficiles et marquants… « Beau travail » et « Trouble everyday day » de Claire Denis à ses débuts n’avaient rien d’une promenade de santé et l’ont cantonné un temps dans le registre du jeune premier tragique et torturé. « Les corps impatients » de Xavier Giannoli avec aussi Laura Smet en 2003 ajoutera le côté sensuel voire sexuel à son C.V et sa première nomination aux César. A partir de ce moment, Nicolas Duvauchelle voit ses possibilités de choix s’élargir.

Il tourne dans des films d’époque comme « Le grand Meaulne », « Le collier rouge » de Jean Becker ou « La fille du puisatier » de et avec Daniel Auteuil. Des films noirs comme « Polisse » de Maiwenn mais aussi « Le second souffle » d’Alain Corneau ou « La fille du R.E.R » d’André Téchiné, (deux des cinéastes fétiches de Patrick Dewaere). On le voit également dans des films romantiques comme « Pour une femme » de Diane Kurys. Le comédien s’illustrera aussi à la télévision dans la remarquable série « Braquo » et au rayon comédie, il s’est illustré dans « Comme des frères » d’Hugo Gélin aux côtés de Pierre Niney et François-Xavier Demaison…

Un jeune apprenti qui a sûrement commencé à travailler très jeune se pose des questions sur le sens de la vie et veut conquérir le monde, ne plus être un pigeon à la botte de son patron, il cherche l'aventure et l'argent facile. Il se lie avec une bande de voyous, physique ...

« Le petit voleur » est un film très fort, dur, mené sur un rythme très tendu. Les acteurs, Devauchelle en tête, y sont quasiment tous excellents. Le héros est ce jeune en perte de repère pensant mener une vie libre et aisée dans la délinquance mais bien loin des clichés ...