LE PRINCIPE DE PLAISIR

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Rebecca est une superbe hardeuse américaine qui est passée à la réalisation et qui est venue en France pour faire un porno avec le top des hardeuses et hardeurs frenchies.


Elle a loué une superbe demeure au milieu de la campagne pour son tournage. Le premier jour, elle fait un briefing à son équipe et explique à tous ce qu’elle attend d’eux : des mecs qui bandent dur et des filles qui jouissent intensément. Elle se fout du scénario du moment que les scènes sont convaincantes. Rebecca n’est pas venue seule, elle est accompagnée de la très mignonne Amandine, son assistante personnelle. Amandine est craquante mais visiblement coincée, cul serré, précise Rebecca. Il n’empêche qu’elle a tapé dans l’œil de Titof, un des hardeurs du casting qui fait le pari avec HPG qu’il parviendra à la dévergonder d’ici la fin du tournage.


Voilà pour le résumé et les enjeux mais c’est là que le talent de John B. Root intervient. Il décide de nous montrer les coulisses d’un tournage porno idyllique. Les filles sont sublimes et leurs partenaires super performants. Tout ce petit monde s’entend à merveille, que ce soit devant ou derrière la caméra. Les scènes hard sont hyper bandatoires et remarquablement bien filmées. Que demander de plus ?   

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES PORNOCRATES - JEAN-FRANÇOIS DAVY (1976) (Un an après Exhibition, Jean-François Davy nous donne à voir le premier vrai Behind the scene de l'histoire du cinéma pornographique. Il nous fait partager l'ambiance des plateaux où les acteurs et les actrices répondent sans tabou à ses questions les plus intimes.) ou encore QUEUE DE BÉTON - MICHEL CAPUTO (1979) (Une jeune femme découvre l'univers du X à travers le tournage d'un porno où elle remplace son réalisateur de mari qui est tombé malade. Rapidement, elle se rend compte que dans ce métier il faut savoir tout faire et être prête à tout, y compris à mettre la main à la pâte derrière ou devant la caméra.).

Le principe de plaisir est un film typique de l’œuvre de John B. Root Je sais, ça fait un peu pompeux de parler d’œuvre mais c’est le cas car ce type est sans doute un des réalisateurs pornographique français les plus intéressant en ce début de 21ème siècle. Ça y est, maintenant on se croirait dans un cours magistral à l’université mais il se trouve que c’est le cas. Des films comme Le principe de plaisir en sont un exemple indéniable. On y trouve tout ce qui fait le style B. Root : le voyeurisme de bon aloi, la recherche du plaisir des protagonistes, les angles de prise de vue originaux (et je peux vous affirmer qu’il est dur de se renouveler dans ce genre de filmage) et surtout une forme de romantisme et de respect de la femme qui n’appartiennent qu’à lui. Je vous renvoie au bouquin qu’il a écrit en 1999, Porno blues, et vous comprendrez mieux ce que je veux dire.


Lors d’une interview accordée au journal 20 minutes, B. Root déclarait : « La majorité des réalisateurs de porno présentent des femmes objets qui ouvrent la bouche et le cul et disent merci. C’est fait pour des mâles qui doutent d’eux-mêmes. Mais est-ce que tu peux baiser avec une femme que tu considères comme un objet ? Je veux bien qu’on me traite d’obsédé mais si on me traitait de misogyne, ça me donnerait envie de pleurer. »


Bien avant d’entrer dans le monde du X, Il écrit nombre de livres pour enfants sous le nom de Jean Guilloré et certains obtiennent même des prix littéraires. Il travaille en parallèle comme cadreur pour des magazines et des documentaires télé. C’est alors qu’il cherchait un financement pour faire un CD Rom interactif destiné aux enfants qu’on lui propose d’en faire un sur le même principe mais destiné aux adultes. Après moult hésitations, il franchit le pas et fabrique le premier CD Rom X français : Penthouse virtual export. Nous sommes en 1994 et il en concoctera près d’une quinzaine jusqu’en 1998. C’est en 1997 qu’il réalise Sextet son premier long métrage porno avec les stars du moment : Coralie, Anita Blond, Olivia del Rio et Fovéa. Une vingtaine d’autres suivront. Bosseur infatigable, B. Root écrit, réalise, filme et monte ses films sur lesquels il a le contrôle absolu. Il est important de préciser qu’il est également un fervent militant du safe sex et tous ses films nous montrent des hardeurs qui pratiquent les plus folles turpitudes mais toujours avec préservatifs.