LE PRIX DU SANG

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Steven Seagal se donne des airs de mafieux russe repenti et reconverti dans l’écriture de polar. Mais évidemment dans la vie de ces gens-là le facteur sonne toujours deux fois, surtout quand on marie sa fille au fils de son pire ennemi. A partir de là il va pleuvoir des coups durs, des coups de tatane et quelques explosions spectaculaires vont faire trembler l’écran. Bilan des victimes à la fin du film, prenez votre calculette ; un film intitulé  opportunément « Le prix du sang » pour la version française et « Driven to kill » pour la version yankee. Cette démonstration de virilité exacerbée est signée de Jeff King et est sortie en vidéo en 2009 au moment de l’éternel retour du fighter.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ARME SECRÈTE DE AARON NORRIS (1991) (Compagnon de route de Bruce Lee, Chuck Norris est un action hero venu des tatamis. Maître dans plusieurs arts martiaux il a rempli les salles avec des films secs et violents de "vigilante" où il incarnait le dernier recours de la loi, comme Charles Bronson avant lui.) ou encore VEUVE MAIS PAS TROP DE JONATHAN DEMME (1988) (Une comédie satirique sur la mafia italo-américaine avec un agent du FBI infiltré qui tombe amoureux de la veuve d'un parrain.).

Steven Seagal est un drôle de phénomène. Son style minéral et implacable ne le prédisposait pas à jouer Macbeth mais sa plastique et son art martial (c’est un maître en Haïkido, 7ème dan, genre)  en ont fait un héros pur et dur que les amateurs de film véloce ont tout de suite adoré. L’homme lui-même est bigarré : très impliqué dans les affaires environnementale, dans l’associatif en faveur des enfants malades, bouddhiste militant, il est aussi un chanteur de blues-rock  ou de rock tout court assez convaincant. Bref, à la ville, le Steven qui à l’image vous tuerait un régiment de parachutiste sans sourciller, est plutôt un homme affable, cultivé et imprégné de ying et de yang. On pourrait croire que c’est du marketing mais les faits semblent prouver le contraire eu égard à sa carrière en dent de scie. « Le prix du sang »  se situe à une époque de relative désaffection du public. Le film est sorti directement en vidéo aux Etats-Unis comme la plupart de ses longs métrages depuis une dizaine d’année. Mais il est sorti dans de nombreuses salles de par le monde où le « saumon agile » c’est son surnom reste une référence dans l’univers du film de baston. Le prix du sang a été tourné par un réalisateur plus familier des séries télé que des grosses machines de production et pour un budget dérisoire compte-tenu des critères hollywoodiens. La chose a été tournée à Toronto, ville éminemment cinégénique et pas si éloignée de la ville natale de notre héros taciturne Lansing, dans le Michigan. A 57 ans le combattant lève encore bien la patte, du haut de son mètre 93, même s’il s’est un peu empâté et il fait un Rrusse, ma foi, tout à fait convenable. Après avoir été l’enfant chéri de la Warner en son début de carrière, pour des films comme  « Désigné pour mourir » ou « Piège en haute mer », Steven a connu une réelle disette pendant la première décennie du 21ème siècle pour des longs métrages qu’il a produit et souvent écrit. Mais en 2010 il est revenu en haut de l’affiche avec Machete avec Danny Trejo, à la grande joie de la secte des Seagaliens. Et il fait désormais partie du cercle des vétérans qui tentent de réunir leurs forces pour des films de papies énervés : Stallone, Shwarzie, Van Damme, Bruce Willis et même Bob de Niro. Parfois ça fait un peu geriatrik park, mais confiance, tant que Steven sera là la loi du talion sera appliquée.